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 Call me maybe

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MessageSujet: Call me maybe   Call me maybe EmptyVen 15 Avr - 14:53
T. Alix Saddler
T. Alix Saddler
Messages : 7

Date d'inscription : 13/04/2022

Call me maybe Empty
❖❖ Alix ❖❖

C'est la folie. Comme trop souvent, c'est la folie. Tu te retrouves à passer d'un patient à l'autre, d'un service à l'autre parce que vous êtes en sous-effectif. Mais c'est pas une surprise, et c'est même pas nouveau. Ça fait douze ans que tu travailles dans cet hôpital et ça a toujours été comme ça, dès qu'un de tes collègues prend un congé c'est le chaos !
Aujourd'hui est donc l'un de ces jours où, sur le pont depuis 6h ce matin, tu as à peine eu le temps de te poser. Mais au moins, tu es soulagé de ne pas être obligé de regarder les minutes défiler comme ça peut arriver parfois – rarement, soyons honnête – attendant que quelque chose se passe, concentré sur tes pensées parce que, bizarrement, regarder des vidéos sur ton portable pendant les heures de travail pourrait être mal vu. Tu as à peine le temps de penser à autre chose que ce qui se passe devant toi, et vraiment c'est pour le mieux. Parce qu'on va pas se mentir, depuis quelque temps, t'es pas à prendre avec des pincettes.
Le gentil Alix a du mal à rester gentil, patient et doux. Pourtant tu essaies, tu redoubles d'effort pour endurer les mêmes conneries que d'habitude. Mais voilà, d'habitude, tu ne les qualifies pas de conneries, ces remarques de merde qu'il t'arrive d'entendre, que ce soit sur ton compte ou les autres infirmiers, que ce soit de la part des patients ou des médecins.Tu n'en penses peut-être pas moins, mais tu évites, même dans ton esprit, d'employer ce genre de termes qui ne t'aident pas à relativiser.

Le moment pas attendu de ta pause finit quand même par arriver, après que tu aies laissé tes collègues prendre la leur en espérant que quelque chose t'empêcherait de t'arrêter. Mais non, pas de séisme, pas d'épidémie soudaine, pas de carambolage meurtrier... Fais chier ! Tu passes par la salle de repos pour servir deux tasses de l'immonde café auquel vous avez droit puis tu vas t'installer à l'accueil. La réceptionniste est seule, elle appréciera d'avoir un peu d'aide, ne serait-ce que pour classer les dossiers de la matinée. Elle te sourit quand tu lui tends une des tasses avec ton sourire le plus doux. « Tu es un ange, Alix. » Si elle savait... Tu lèves les yeux au ciel quand elle se détourne et tu commences à ranger.

Tu dois te distraire, de tes pensées, de ta mauvaise humeur que même tes collègues ont fini par remarquer, de ces trois semaines qui viennent de passer et durant lesquelles tu t'es traité mille fois d'abruti, crétin et autres joyeusetés. Pourquoi ça ? Parce qu'il y a trois semaines, tu as fait l'erreur de laisser ton numéro à un de tes amants, dans l'espoir qu'il t'envoie un message, qu'il t'appelle... peu importait ! Juste, pas ce silence. Tu soupires discrètement pour ne pas attirer l'attention sur toi, et éviter que la cinquantenaire à côté de toi décide de jouer les psys avec toi. Mais voilà, à te dire de ne pas y penser, tu y penses.

Tu n'aurais pas dû faire ça. Mais tu as beau te creuser la tête, tu ne comprends pas pourquoi il ne t'a pas contacté. Oui, tu as peut-être une haute opinion de toi-même, mais tu n'as pas rêvé les moments que vous avez passé ensemble, tu n'as pas rêvé qu'il les a apprécié autant que toi. Alors quoi ? Tu regrettes d'avoir fait ça, d'avoir espéré qu'il t'appelle, qu'il ait envie de te revoir.
Agacé, encore une fois, tu passes une main dans tes cheveux avant d'attraper ta tasse pour avaler une gorgée du liquide trop amer. Mais tu ne parviens pas à te reconcentrer. Putain ! Azarias va te rendre fou, Alix. D'accord, il t'arrivait de penser à lui de temps à autre après que votre rencontre, mais maintenant tu as l'impression de ne pas pouvoir penser à autre chose. Et le pire, c'est que tu n'as tellement pas envie de le croiser par hasard, que ça fait trois semaines que tu ne vas plus au Slayer. Tu as dû trouver un autre club, mais tu n'es pas aussi à l'aise. Au moins, au Slayer, tu ne risquais pas vraiment de croiser des collègues, et ça t'embêterait que l'un d'eux découvre l'autre Alix. Mais quelque part, tu préfères ça au risque de tomber sur Azarias, parce que tu ignores quelle serait ta réaction. Tu te sens tellement bête d'avoir osé lui laisser ton numéro, et tellement mal d'avoir imaginé que vous puissiez être plus que des amants occasionnels – des amants réguliers, par exemple – que tu ne sais pas si tu partirais en courant ou si tu lui hurlerais dessus pour ne pas t'avoir appelé. Les deux possibilités sont humiliantes... autant que le fait d'avoir attendu des heures après lui.

❖❖ Azarias ❖❖

Le matin d’il y a trois semaines, Azarias s'était levé seul dans son lit. Mais cela ne l’avait pas surpris, il ne s'était pas vraiment attendu à ce qu’Alix soit resté avec lui toute la nuit. Ce n’était pas ce genre de relation qu’ils entretenaient. Mais en partant de chez lui, il avait remarqué le bout de papier avec le numéro. Sans qu’il ne s’en rende compte, un sourir c’était dessiné sur ses lèvres. C’est un client qu’il lui fit remarquer qu’il semblait de bien bonne humeur qu’Azarias râla. Pourquoi un numéro le rendait si heureux. Des numéros il en avait eu d'autres.

D’ailleurs il se retient toute la journée de ne pas le composer, parce qu’il avait une réputation à tenir et il n’appellerait pas Alix de suite. Non il fit passer deux jours et enfin, alors qu’il était chez lui, nonchalamment allongé dans son canapé il pianota sur son téléphone pour appeler Alix. Mais la désillusion fût incroyablement cruelle. La voix féminine du téléphone lui fit passer un message qu’il n’aima pas du tout. “Le numéro que vous demandez n’est pas attribué..” Il coupa avant la fin de la phrase, rageur. Vérifiant de nouveau le numéro, mais non il ne c’était pas trompé. Alix lui avait refilé un faux numéro. Bordel, il aurait préféré qu’il se barre sans plus jamais lui donner de nouvelles. Mais un faux numéro ? Cela ne lui était jamais arrivé, c’était humiliant et il sentit une boule de colère monter dans sa gorge.

Il avait voulu s’expliquer avec lui, mais pas de trace d’Alix nul part. Et cela ne faisait qu' agacer encore plus le Sangsans, car il comprit que l’asiatique était en train de l’éviter. Azarias était dans une colère noire alors il s'était mit à rechercher Alix avec l’aide des law. On n’évitait pas un Sangsans, jamais. C’est Papa Legba qui l’aida à trouver son chemin.

L’agent immobilier resserra un peu le nœud de sa cravate avant d’observer la façade de l'hôpital. Il n’aurait jamais pensé qu’Alix travaille ici. Mais il ne savait rien sur Alix. Il entra sans plus se poser de question, bien décidé à avoir une explication sur toute cette histoire. Si Alix ne voulait plus le voir, il devrait le lui dire en face. Il observa un peu hautain les pauvres bougres diminués qui venaient en quête de soins dans ce lieu. Azarias n’avait pas souvent été à l'hôpital. Il observa les panneaux et se dirigea vers l'accueil n’ayant aucune idée d’où trouver Alix. Et il n’avait pas envie de courir partout. Cela le mettrait encore plus en colère.

Il approcha de sa démarche hautaine et lança un sourire à la femme derrière le comptoir avant qu’il ne se rende compte que l’homme qu’il cherchait était juste à côté. Et bien parfait, comme ça il n’aurait pas besoin de se perdre dans le dédale de couloirs. Les choses allaient pouvoir se régler rapidement. Sans même s’excuser d’avoir déranger la jeune femme de l’accueil il se détourna d’elle pour s’approcher d’Alix et de violement déposer le bout de papier sur lequel il avait noté son numéro, devant l’asiatique. “Ne plus vouloir me voir c’est une chose Alix, mais me donner un faux numéro… J’ai pas assez de vocabulaire pour te dire ce que je pense de toi. Espèce de minable être en manque de reconnaissance.” Peut-être qu’il était plus dur que ce qu’il aurait voulu, mais Azarias n’était pas du genre à aimer qu’on lui refuse quelque chose qu’il désirait.

❖❖ Alix ❖❖

Tu fais bien peu attention aux gens qui se présentent à l'accueil, laissant la réceptionniste à son travail sans jouer les curieux, de toute façon ce n'est pas ton genre. Et puis tu as la tête trop prise par tes pensées même si tu fais de ton mieux pour penser à tout sauf ce qui t'accapare. Les yeux rivés sur les feuilles, tu ranges en soupirant régulièrement et tant pis si tu finis par éveiller la curiosité de ta collègue, tu sais comment faire pour détourner l'attention sans avoir à révéler tes secrets.

Et pourtant, quand une silhouette de haute stature s'approche, tu relèves instinctivement les yeux, et te figes en croisant le regard d'Azarias. La surprise est totale, tu es même complètement sous le choc devant son air hautain. Merde, merde, mais qu'est-ce qu'il fait là !? Si tu n'étais déjà pas très emballé à l'idée que ton alter ego nocturne le croise, tu n'avais absolument pas envie que ce soit le gentil Alix qui ait à lui faire face ! Même avant ces trois semaines, d'ailleurs... jamais il n'aurait dû te voir comme ça ! Sans maquillage ! Dans ta tenue de travail pas franchement flatteuse ! Alors que lui est, comme toujours, éblouissant dans son costume. Quelle poisse.

Il plaque sa main sur le comptoir devant toi, ce qui ne manque pas de te faire sursauter. Tu remarques rapidement que c'est un morceau de papier qu'il a posé devant toi, et tu reconnais ton écriture. C'est le papier sur lequel tu as laissé ton numéro. Tu fronces légèrement les sourcils, tu ne comprends pas. Et pourquoi est-ce qu'il semble en colère alors que, clairement, ce serait plutôt à toi de l'être ? C'est toi qui as attendu en vain pendant trois semaines !! Enfin... c'est pas comme si tu pouvais avouer que tu attendais son appel...

Il explique la raison de sa venue, ses mots te font serrer les dents, et du coin de l’œil tu vois ta collègue qui n'en perd pas une miette. Tu essaies de te concentrer sur ce qui se passe mais tu l'entends murmurer son étonnement alors qu'elle sort, presque discrètement, son téléphone. Putain, tu vas en entendre parler pendant des semaines !
Tu regardes finalement à nouveau Azarias, et l'évidence s'impose à toi, ta réaction à sa présence est la colère. Tu n'en reviens pas qu'il soit venu sur ton lieu de travail et ose te parler sur ce ton ! D'ailleurs, comment sait-il où tu travailles ? « Bonjour à toi aussi, » parviens-tu à répondre, sarcastique, mais ta voix tremble. Tu voudrais lui dire le fond de ta pensée, malheureusement tu ne peux pas. Tu voudrais le provoquer, lui montrer que toi aussi, tu peux être en colère. Mais le gentil Alix ne ferait pas ça. Le gentil Alix règle les conflits avec diplomatie, même quand il se fait insulter. Et sous le regard de ta collègue, tu ne peux pas te permettre d'agir autrement.

Tu soupires et t'apprêtes à parler quand le murmure de ta collègue te coupe. « Si tu le veux pas, moi je veux bien le croquer. » Heureusement pour elle, ses yeux sont toujours rivés sur le message qu'elle est en train d'envoyer – sûrement à une autre de vos collègues – et elle ne peut pas voir l'étincelle qui luit dans ton regard une seconde. Jalousie. « Stacy, s'il te plaît. » « Désolée... »
Tu ne peux pas discuter avec Azarias ici, à la vue de tout le monde. Déjà parce que tu n'as pas envie d'alimenter les ragots qui vont courir sur ton compte. Et parce que tu ne sais pas si tu vas réussir à garder ton calme. Tu as aussi peur que la colère d'Azarias ne se calme pas. Tu attrapes finalement le papier et un jeu de clés sur le bureau. « Tu veux bien qu'on discute en adultes ? » Sans attendre sa réponse, tu fais le tour du comptoir et attrape Az par le bras pour l'embarquer plus loin. Tu ouvres la porte de la réserve, l'endroit n'est pas spacieux et plein d'armoires de rangement, mais ça fera l'affaire. Tu refermes derrière vous et t'appuies contre la porte. Maintenant que vous êtes seuls tous les deux, tu sens ta colère qui s'intensifie. Tant pis pour la discussion entre adultes raisonnés. « Mais c'est quoi ton problème !? » Tu t'écries, sans pour autant oser le regarder. Tu passes une main sur ton visage, tu voudrais te cacher maintenant que tu peux te laisser deux secondes pour penser à ce qu'il t'a dit. Il t'a traité de minable... « Tu te prends pour qui pour venir m'insulter sur mon lieu de travail ? Et m'accuser de... C'est mon numéro que je t'ai donné ! » Tu lui tends le papier, le regard toujours baissé. Tu sens que ta main tremble. Merde…

❖❖ Azarias ❖❖

Le Sangans ne lui répond rien, il a jeté un rapide coup d’oeil à la jeune femme derrière l’acceuil qui c’était jeté sur son téléphone. Quand elle avait dit à Alix qu’elle voulait bien de lui, il l’avait observé mais avait gardé pour lui son venin. Az n’était pas d’humeur et puis de toute façon, elle n’était pas du tout son genre. Mais bon, il n’était pas là pour ça. Alors quand l’asiatique le tora ailleurs il suivit le mouvement, sans rien dire, grognant un peu mais pensant à récupérer son bout de papier pour le présenter à Alix. Qui n’avait pas eu l'air de bien comprendre le souci. Et bien il allait le comprendre. Azarias ne dit rien jusqu’à être enfermé dans ce petit cagibie. Sûrement qu’en d’autres circonstances être enfermé dans un lieu si exiguë avec Alix aurait réveiller ses plus bas instincts. Mais pas aujourd’hui. Même si voir ce nouvel Alix l’avait surpris, agréablement surpris, il semblait encore plus… Doux. plus sage et obéissant. Est-ce que la rumeur comme quoi ils ne portaient rien sous leurs tenues était vrai ? Son regard noisette glissa sur le corps du jeune homme, cherchant à voir à travers le tissu de mauvaise qualité qui l’habillait.

Mais il finit par secouer la tête pour revenir au présent, il était venu pour une bonne raison, pas pour soulever Alix contre un mur… Quoi que.. Concentre toi Az… Bordel… D’accord il n’avait eu personne durant trois semaines… Parce qu’il avait passé son temps à chercher et attendre Alix.. Mais ce n’était pas une putain de raison. “Mon problème ? MON PROBLÈME ?” Se rendant compte qu’il avait haussé la voix et que mine de rien l’endroit ne devait pas être bien isolé, il respira  avant de se masser les tempes. “Tu ne manques pas de culot ! J’ai pas l’air con avec un mauvais numéro ! J’ai cru à une erreur et j’ai testé d'autres combinaisons mais ce n’était jamais toi ! Alors ? Tu vas encore dire que c’est moi qui délire ? Si tu voulais plus me voir, autant te barrer sans rien laisser. Mais écrire un faux numéro sur un papier pour me donner de l’espoir et ensuite faire le mort…” Il colla le papier avec le numéro écrit par Alix contre son torse attendant qu’il l’attrape avant de sortir son téléphone pour montrer son journal d’appel. Une colonne de numéro rouge. “On va bien voir si c’est ton numéro puisque tu es devant moi…”

Azarias tapa le numéro sur le clavier de son smartphone avant d’entendre une sonnerie en haut parleur puis la voix métallique. “Le numéro que vous demandez n’est pas attribué…” Il raccrocha et plongea son regard noisette dans celui d’Alix. “Alors ? C’est toujours ton numéro ?”

❖❖ Alix ❖❖

Le regard d'Azarias te met un peu mal à l'aise. Tu imagines aisément sa surprise quand il s'est rendu compte que tu travailles dans un hôpital, mais il faut dire que tu fais de ton mieux pour ne jamais l'évoquer avec tes partenaires, ni personne de cette partie de ta vie. Tu as besoin de ça, tu as besoin que ça ne se croise pas, que personne ne connaisse cette partie de toi tellement différente. Et vice versa, d'ailleurs. Le fait qu'Azarias soit ici te perturbe profondément, et tu ne te sens pas bien. La façon dont il te regarde, tu n'arrives pas à savoir ce que ça signifie et tu n'aimes pas ça. Il doit se demander ce qu'il a pu te trouver, maintenant qu'il voit ce que tu es vraiment.

Mais tu prends sur toi pour essayer de résoudre cette situation hors de contrôle. Tu prends sur toi pour ne pas cacher tes mains tremblantes quand Azarias te crie dessus. Tu te mords la lèvre. Pourvu que personne ne l'entende. Tu n'es pas sûr de ne pas avoir de problème pour avoir emmener quelqu'un ici, en plus. Mais il parle à nouveau et t'explique qu'il a essayé de t'appeler. Comment ça une erreur ? Tu sais qu'il n'y en a pas, c'est bien ton numéro qui est écrit, tu l'as encore vu il y a quelques minutes. Et il te reproche encore de t'être joué de lui. Comme si tu faisais ce genre de choses... Bon, peut-être que ça peut t'arriver. Mais seulement avec ceux qui le méritent et qui sont vraiment odieux. Ou qui sont pas foutus de te faire jouir eux-mêmes.
Quand le papier se retrouve contre ton torse, tu le prends et regardes Azarias sortir son portable, il te montre la liste des appels qu'il a passé. Tu fronces encore une fois les sourcils. Pour le peu que tu en vois, avant qu'il n'enlève le téléphone pour essayer de t'appeler à nouveau, aucun numéro ne correspond au tien. Tu constates en même temps que lui que l'appel n'aboutit pas. Attends, c'est quoi ce délire ?

Tu lui prends son téléphone des mains et en profite pour te détourner de ses yeux perçants. Tu lis le numéro qu'il vient de composer. « Non, c'est pas mon numéro. » Tu admets. Toujours sans attendre de permission, tu tapes un autre numéro sur son téléphone avant de le lui rendre. « Ça, c'est mon numéro. » Dans ta poche, ton téléphone vibre, et tu le sors pour rejeter l'appel. Cet idiot c'est trompé de chiffre. « C'est pas un 1, c'est un 7. » Tu lèves les yeux au ciel. Tout ça pour une foutue erreur de lecture, vraiment ? Trois semaines d'attente ET te retrouver dans une situation que tu voulais éviter au boulot, à savoir ne plus entendre de ragots sur toi dans les couloirs. Tu as bien assez fait parler de toi, il y a six ans, et tu n'avais vraiment pas envie de recommencer. Toi, le gentil Alix sans histoire. Tu appuies ta tête contre la porte et referme les yeux. Ta colère n'est pas complètement apaisée, parce que tu lui en veux d'avoir débarqué ici comme il l'a fait. Tu as du mal à croire qu'il se soit permis de faire un truc pareil…

❖❖ Azarias ❖❖

Quand Alix prend son téléphone, Azarias grogne mais ne fait rien, croisant les bras. Il l’observe, ces trois semaines d'abstinences avaient fortement joué sur son caractère et il n'avait tout de suite qu’une envie le plaquer contre la porte et lui faire l’amour. Mais il était aussi en colère alors les deux sentiments se battaient pour savoir qui gagnerait. Il fronça le nez l’observant taper quelque chose sur son téléphone avant d’entendre le vibreur de celui d’Alix s'enclencher. Il reprit son téléphone avant de regarder le papier puis de le tendre à Alix. “Parce que tu lis un 7 toi là ? Bordel tu as appris à écrire où ?!” Bon Azarias se sentait bien con, mais il était hors de question qu’il le dise ou qu’il s’excuse. C’était tout autant de sa faute que de celle de l’autre homme. Après tout, il n’avait qu'à apprendre à écrire correctement ! Trois semaines à le chercher pour finalement apprendre qu’il n’était simplement pas fichu d’écrire correctement le chiffre sept.

Rageur, il reprit son téléphone et le glissa dans sa poche. Le soucis du numéro était réglé mais pas le reste. Azarias avait cherché Alix. Lui, lui, il avait passé trois semaines à chercher et à attendre après une seule personne.. Alix lui avait manqué.. Il avait envie de s’en frapper la tête contre les murs. Depuis quand il était comme ça ? D’habitude il n’aurait même pas fait l’effort de chercher le bon numéro. Il s’en serait moqué. Mais pas Alix. Il serra les poings avant de reprendre son souffle. “Bien, désolé alors… Je vais te laisser reprendre tes occupations.. Et je vais reprendre les miennes” S’éloigner d’Alix. C’était la meilleure solution, venir ici avait été la plus grosse erreur de sa vie. Il devait s’éloigner, oublier Alix parce qu’il savait ce qui était en train de lui arriver et que cela ne lui plaisait pas du tout. Il froissa le papier avec le numéro écrit dessus et le posa sur une des étagères du cagibi.

Il fallait qu’il se sorte Alix de la tête, d’accord le sexe entre eux était très agréables, mais ça ne devait pas aller plus loin. Jamais, malheureusement c’était en train d’aller plus loin. Jamais Azarias n’avait couru après personne. Jamais… Et voilà qu’il courait après Alix ? Non, non ça ne pouvait pas se passer comme ça. Il tourna le dos à l’infirmier ou peut lui importait ce qu’il était.Il fallait qu’il sorte d’ici, qu’il reprenne sa vie en main et surtout, qu’il oublie Alix dans d’autres bras. Il était un Sangsans, personne n’avait le droit de l'ensorceler comme l’avait fait l’asiatique. Il se figea un peu, peut-être qu’il pourrait se soigner de cela avec le Vaudoo…

❖❖ Alix ❖❖

C'est ridicule. Et trop de choses passent dans ta tête. Malgré la colère, tu sens un étrange soulagement poindre quand tu penses que, pendant que tu attendais son appel, Azarias essayait de te joindre. Tu en oublies même de froncer les sourcils quand il te reproche de ne pas savoir écrire. Pourquoi est-ce que ce serait de ta faute ? Tu as beau regarder et regarder encore ce fichu bout de papier, c'est toujours un 7 que tu vois, pas un 1 ! Qu'il s'achète des lunettes ! Tu es certain que ça lui irait à merveille en plus de ça. Hm peu importe.

Un léger silence s'installe, mais la tension ne s'allège pas pour autant. Quand tu rouvres les yeux, tu vois même les poings d'Azarias se serrer. Tu ne devrais peut-être pas être soulagé, s'il est toujours dans cet état de nerfs. Alors tu essaies de te concentrer sur ta colère toujours présente quelque part, et tu t'apprêtes à lui dire que tu aurais préféré qu'il soit plus discret quand il se met à parler. Ses mots te heurtent, te blessent. Sans doute plus qu'ils l'auraient dû et tu regrettes ton soulagement qui t'a rendu vulnérable au mauvais moment. Il a peut-être insisté et essayé des tas de combinaisons pour t'appeler, mais maintenant qu'il est devant toi, tu ne l'intéresses plus.
Évidemment que tu ne l'intéresses plus, maintenant qu'il te voit sous ton vrai jour. Enfin, les deux Alix sont les vrais mais... tu n'as vraiment pas envie d'avoir à expliquer ce genre de chose, et c'est pour ça que tu évites les incursions de la vie du Alix de la nuit dans celle du gentil Alix, et vice versa. Et quand bien même tu expliquerais... c'est trop bizarre pour que quiconque puisse accepter ça.

Du coin de l’œil, tu le vois froisser le papier et le poser sur une étagère. Ta gorge se serre. T'aurais jamais dû écrire ce foutu numéro, t'as été trop gourmand et trop naïf. T'aurais pu te contenter de continuer à le croiser de temps en temps et de finir la nuit dans ses bras. Maintenant, tu n'imagines pas que ça puisse encore arriver alors que vous n'osez même pas vous regarder.
Tu te redresses. Après tout, tu es devant la porte, c'est sans doute pour ça qu'il est encore là. Tu t'écartes pour libérer le passage. « C'est sûrement mieux comme ça, » réponds-tu finalement. Ta voix tremble, Alix. Reprends-toi, bon sang ! Tu te racles la gorge. « Désolé de t'avoir fait perdre ton temps... » Et le tien, tu aimerais ne pas avoir perdu ces trois foutus semaines à attendre et à penser à lui. Tu soupires. « La prochaine fois que je donnerai mon numéro à quelqu'un je vérifierai que j'ai bien écrit, » tu murmures. C'est davantage pour toi, ce ton cynique qui ne sort jamais de la bouche du gentil Alix habituellement.

Tu t'adosses contre une étagère et tu attends qu'il parte. Tu sais qu'il te faudra quelques minutes pour te remettre de ce rejet, alors même que jusqu'à ce qu'il se pointe devant toi, tu pensais l'avoir déjà surmonté. Tes yeux se posent sur tes mains, elles sont banales sans le vernis, sans les bijou. Tu es banal, Alix. Certainement pas assez bien pour qu'un homme comme Azarias puisse s'intéresser à toi. Ah merde, c'est ce que tu veux ? Qu'il s'intéresse à toi ? Pathétique.

❖❖ Azarias ❖❖

Azarias fît un pas vers la porte, levant la main pour actionner la poignée quand il entendit les mots d’Alix. Le monstre nommé jalousie se réveilla dans son ventre, lui lacérant les intestins et il se retourna vers l’asiatique. Une lueur de danger brillant dans son regard. Il l’observa avant de s’approcher de lui pour le plaquer un peu violemment contre une étagère qui vacilla un peu mais qui resta en place. “Pardon ? Je te cherches pendant trois putains de semaines et tu es déjà prêt à donner ton numéro à d’autres… Quel genre de…” Il se censura lui-même. Il s’apprêtait à insulter Alix et il ne devait pas. Putain de merde, pourquoi, pourquoi il réagissait comme ça. Il relâcha un peu sa pression sur Alix alors que la voix dans sa tête revint plus puissante que jamais. Avec ce ton de moquerie. “Tu sais pourquoi, tu ne veux juste pas l'accepter, toi et ta maudite envie de tout contrôler… Alors qu’est ce que tu vas faire hein ? Reprendre ta vie comme si de rien n’était ? Où tu vas te comporter comme un adulte et tu vas enfin accepter que tu puisses ressentir des choses ?”

Azarias grogna un peu, cette voix, sa conscience commençait à franchement le faire chier. Il se recula un peu avant de passer une main sur son visage. Cependant, il ne pouvait pas non plus dire que c’était totalement faux. Il passa une main agacée dans ses cheveux avant de prendre une grande inspiration pour se calmer. Il ferma les yeux quelques secondes, juste assez pour ne pas se battre avec Alix dans ce putain de placard. Quoi qu’il ne savait pas s’il voulait se battre ou l’embrasser et le débarrasser de son uniforme affreux pour le prendre contre les étagères.

“Bordel…” Il se recula pour s’adosser contre la porte et se masser un peu les tempes. Il fallait qu’il se sorte de cette merde. Lui, Azarias était en train de tomber amoureux et ça ne pouvait pas se passer comme ça. Impossible. Et pourtant le fait d’imaginer de ne plus voir Alix et de l’imaginer dans d’autres draps… Impensable. Non c’était inadmissible. Il poussa un profond soupir. Il ne savait pas quoi faire. Il savait une chose cependant. C’est que s’il passait cette porte il ne reverrait jamais Alix. Et ça… Il ne le voulait pas. Sauf qu’il n’avait aucune idée de comment agir ou de quoi dire. La petite voix dans sa tête voulut revenir, mais il ne lui laissa pas l’occasion de parler. Il n’avait pas du tout envie d’écouter ce qu’elle avait envie de lui dire. “On est dans une impasse Alix… Du moins moi..”

❖❖ Alix ❖❖

Tu ne le regardes pas, tu n'as pas envie de le voir partir. Tu sais qu'il va le faire, il a dit qu'il voulait partir, et puis quand la porte se refermera, ce sera terminé. Mais c'est pas comme s'il y avait eu quoi que ce soit à part des parties de jambes en l'air fabuleuses. Pourtant il revient vers toi, furieux, alors que les mots qui sont sortis de ta bouche n'étaient pas vraiment réfléchis. Tu retiens une exclamation de plaisir quand il te plaque contre l'étagère derrière toi, la douleur dans ton dos provoque un frisson qui remonte le long de ta colonne vertébrale jusqu'à ta nuque. Mais pourquoi est-ce qu'il s'énerve encore ? Ce que tu as dit, ce n'était pas sérieux, c'était cynique et à aucun moment tu n'imagines le faire. Non, tu n'es pas prêt à donner ton numéro à d'autres, tu n'es même pas prêt à te donner, toi, à d'autres.

Trop vite pour que tu puisses réagir, il te lâche et s'écarte de toi. L'air qui s'engouffre soudain dans tes poumons t'indique que tu avais arrêté de respirer, tu poses une main sur ton torse, là où celle d'Azarias était il y a une seconde. Tu secoues la tête. Non mais ça va pas d'avoir ce genre de pensées ! Ça ne te ressemble pas. Pas même au gentil Alix ! Ne sois pas mièvre, ne sois pas aussi sensible à sa présence, merde !
Azarias jure et râle, tu le regardes à nouveau, il est appuyé contre la porte. Tu ne comprends pas ce qui se passe. Comment vous pourriez être dans une impasse ? Azarias ne veut pas de toi, ce n'est pas compliqué. Ce n'est pas parce que son ego lui joue des tours quand tu parles d'autres hommes que ça change quoi que ce soit. Tu décides de te reprendre, encore une fois. « De quoi tu parles ? » Tu soupires, glisses tes mains dans tes poches et l'expression sur ton visage devient neutre. Du moins, tu essaies. « Pas besoin de faire celui qui hésite à partir. Va-t'en, c'est tout, et on oubliera vite toute cette histoire. » Tu te mens à toi-même, oublier ne sera pas si facile que tu veux te le laisser croire. « T'as passé trois semaines à me chercher, et j'ai passé trois semaines à espérer que tu m'appelles. Maintenant qu'on sait pourquoi, on peut juste passer à autre chose. » Tu te mords un peu le coin de la bouche. Mince, pourquoi tu as dit que tu avais attendu son appel ? Bon, il devait bien s'en douter... ou pas, puisqu'il pensait que tu avais fait exprès de lui donner un faux numéro. Ah, pourquoi est-ce que tu as dit ça ?

Ton cœur s'affole, et à nouveau tu te sens vulnérable. Ça va être compliqué de lui faire croire que tu t'en fiches maintenant. Mais avec un peu de chance, il partira simplement, et ne se moquera pas de toi. Les dominants aiment bien ça parfois, humilier leur soumis un peu trop naïfs. En plus, vous avez déjà été clairs l'un avec l'autre. Les sentiments, c'est pas pour vous. Non, ce n'est pas pour toi. Mais alors pourquoi tu te sens mal quand tu le regardes ? Pourquoi tu te sens si bien que ça te fait mal ?
Tu hausses doucement les épaules, il faut mettre fin à cette conversation. « Pars, je ne t'en voudrai pas. T'as le droit d'être déçu de m'avoir trouvé à la place de... de celui que tu as l'habitude de voir. » Tu détournes le regard et passes une main dans ton cou, mal à l'aise.

❖❖ Azarias ❖❖

Alix continuait à le repousser. A lui dire qu’il pouvait partir, que c’était normal. Que c’était comme ça que les choses devaient se passer. Oui, quelques mois avant, peut-être que Az serait repartie sans un mot ni un regard, prêt à se trouver une nouvelle personne pour occuper ses nuits oisives. Mais là, aujourd’hui et à son plus grand effarement, il n’en avait pas envie. Azarias ne voulait pas tourner le dos à Alix et faire comme si de rien n’était. Car ce n’était pas le cas. Azarias Sangsans avait des sentiments pour un homme à deux facettes. Et cela… Cela il n’arrivait pas à le comprendre. Il avait toujours tout fait pour se protéger de ce genre de choses. Lui, amoureux ? Non, non ça ne pouvait pas être de l’amour, un petit attachement, un béguin. Rien de plus. La voix dans sa tête ricana et il lança son poing dans la porte. “Putain, mais tu vas la fermer Alix !” Il resta dos à lui, le poing sur la porte, la tête baissée vers le sol les yeux fermés. Cherchant à se calmer, à se contenir.

“Je… Je n’ai pas envie…” Il serra la mâchoire redressant la tête pour regarder la porte. “Je n’ai pas envie de passer à autre chose et j’ai encore moins envie que tu passes à autre chose. Putain de merde… Tu fais chier.” Tout ça c’était de la faute de l’asiatique, c’était lui qui était venu vers lui, tentateur et divin, enveloppé de paillettes et de lumière. Il serra les poings, comme si dire ça à voix haute lui faisait mal. Lui l’héritier Sangsans… Qui refusait de laisser partir quelqu’un. On aurait tout vu. Lui, qui ne maîtrisait pas tout. Ses poings se serrer encore plus, à tel point qu’il se faisait mal, mais peu lui importait. La douleur lui permettait de garder les idées plus ou moins claires.

“Je le savais au moment que je t’ai vu que tu serais un putin de chieur, j’aurais dû t’éviter ce jour là.” Il prit une grande inspiration avant d’enfin se retourner pour regarder Alix longuement. Il passa une main dans ses cheveux sans rien dire. Laissant un silence lourd s'installer dans ce placard qui sentait le renfermé et les médicaments. Une odeur qui donnait envie de vomir à Az. A moins que se soit seulement le fait de se rendre compte qu’Alix avait pris une place plus importante que ce qu’il aurait cru. “Je te préviens, je ne vais pas te courir après, si tu me redemandes encore une fois de me barrer, je passe cette porte et tu ne me verras plus jamais. Je ne suis pas du genre à supplier qui que ce soit Alix. Alors pèse bien tes prochains mots, car ils pourraient être les derniers que tu ne me diras jamais.”

❖❖ Alix ❖❖

Tu essaies de reprendre un semblant de contrôle sur tes émotions et, on va pas se mentir, tu n'en as vraiment pas l'habitude. Tes émotions ne partent jamais à vau-l'eau comme elles le font maintenant et c'est même pas parce que tu t'assures de rester distant. C'est juste parce que ça fait très longtemps que tu n'as pas rencontré quelqu'un qui te fasse éprouver quelque chose d'aussi fort. Et ça t'allait bien.

Le silence de la pièce est soudain rompu par le coup de poing qu'Azarias met dans la porte tout en te disant de la fermer, tu sursautes et te tasses un peu plus contre l'étagère. Tu es surpris par sa réaction, tu t'attendais à ce que cette fois, il parte. Et tu es tout aussi surpris quand il continue de parler.
Quelque chose se passe dans ta tête, dans ton cœur, dans ton être. Non, Alix, ne commence pas... N'espère rien de lui, n'espère rien de personne. Tu regardes Az, il est tendu comme s'il luttait autant que toi et ça te paraît tellement improbable. Pourtant il se retourne et quand vos yeux se croisent, t'as aussitôt envie de lui sauter dessus. Bien sûr, tu te retiens. Évidemment, tu te retiens, tu n'es pas un animal... Le gentil Alix, n'est pas un animal libidineux.

Tu détournes les yeux quand il te dit de réfléchir à ce que tu vas dire. Bien, c'est parfait, Alix. Les sentiments, ce n'est pas pour toi, tu le sais. Dis-lui de partir, rends-toi la vie plus simple. Retourne à ce que tu connais. Ce que tu sais sûr pour toi. Si tu sors Azarias de ta vie maintenant, les rumeurs vont vite passer et tu pourras retrouver tes deux vies, séparés, sans incursion.
C'est ce que ta tête te dit, ta tête qui te martèle la raison. Tu ne fais pas confiance aux relations basées sur les sentiments, ça va et ça vient, et c'est pour ça que tu pars toujours, que tu ne t'accroches pas et que tu n'échanges pas de numéro avec ceux qui sont trop sensibles. Tu l'as fait avec Azarias parce que tu pensais que ça ne risquait rien.

Mais ses paroles se répètent dans ton esprit et ton cœur se serre quand tu imagines ne plus jamais le revoir. Tu n'as pas envie que ça arrive, tu ne le supporterais pas. « Pars pas. » Les mots sortent avant que tu penses à les retenir. « Je veux pas que tu partes. » Arrête, Alix. Tu relèves les yeux vers lui, rien qu'une seconde parce que tu n'arrives pas à soutenir son regard. Et pourtant tu t'approches de lui et, timidement, tu attrapes sa cravate. « Et je ne veux pas passer à autre chose, Az... » Tu soupires, les yeux rivés sur tes doigts enroulés autour du bout de tissu. « Mais j'ai cru que c'est ce que tu voulais... que c'est ce que tu voudrais en me voyant comme ça. » Parce que qui voudrait du gentil Alix ? Pas le genre de partenaire qui t'intéresse, en général. Alors pourquoi Az le serait ?

❖❖ Azarias ❖❖

Il attendit. Ils attendirent dans un silence pesant qu’Alix prenne une décision. Azarias tentait de se dire qu’il voulait qu’il lui demande de partir. Oui, il fallait qu’il lui redemande. C’était comme ça que les choses devaient être. Lui, Az n’était pas fait pour ce genre de choses qui étaient en train de se passer. Il n’osait même pas mettre de mots sur tout ça de peur de penser à des choses qu’il s'était toujours juré d’éviter. Comme le mot couple, sentiments, fidélité. Non, non ce n’était rien de tout ça. Alix allait le repousser, il partirait d’où il venait et tous les deux reprendraient le cours normal de leurs vies respectives.  Oui, oui il fallait que ça se passe comme ça. Il le fallait et pourtant une partie d’Azarias ne le voulait pas. Refusait ce scénario. Une partie d’Azarias voulait qu’Alix le retienne. Il resta donc dans l’attente, le souffle court tout son corps tendu.

Et ce fut le soulagement. Bordel, il était complètement fichue pas vrai ? Le soulagement d’entendre qu'Alix voulait qu’il reste. Soulagement qui se répercute sur tout son corps qui se détendit et son souffle qu’il avait retenue jusqu’à maintenant qui reprit un rythme normal. Il baissa ses yeux noisettes sur les mains d’Alix qui venait d’attraper sa cravate. Il ne dit rien durant un moment. Parce que finalement il ne savait pas quoi dire. Qu’est ce que ça voulait dire tout ça finalement ? Il finit par glisser ses mains sur les hanches d’Alix avant de le coller contre lui. “Je ne sais pas trop ce que ça signifie ni où ça va nous mener tout ça…” Il n’en avait pas la moindre idée en effet. Il ne voulait même pas chercher à comprendre. “En te voyant comment ? Tu pensais que j’étais assez idiot pour croire que tu étais maquiller et brillant de paillettes de la tête au pieds tous les jours ? Je me doutais que tu n’étais pas toujours le Alix de la nuit. Tout comme je ne suis pas toujours le Azarias de la nuit. Tout le monde joue un rôle caché par les lumières artificielles… Même si… Tu es très différent en effet.”

Et maintenant ? C’était la question qui lui brûlait les lèvres mais qu’il ne voulait pas poser parce qu’il avait peur de la réponse. En effet et maintenant ? Qu’est ce qu’ils étaient l’un pour l’autre et comment ils devaient agir. Son téléphone vibra dans sa poche l’obligeant à penser autre chose. Tant mieux. Il s’éloigna d’Alix et lui tourna le dos pour répondre. Il resta un moment pendu au téléphone. Avant de raccrocher et de se tourner vers l’infirmier. “Je vais devoir y aller. J’ai un client qui veut me voir...Il faut absolument que j’y aille, une grosse vente en perspective…” Il l’observa longuement avant de le tirer vers pour l’embrasser. “Appel moi quand tu as fini on… Va devoir discuter je pense…”

❖❖ Alix ❖❖

Sentir les mains d'Azarias se poser sur tes hanches fait aussitôt naître un agréable frisson qui remonte le long de ta colonne vertébrale. Un léger sourire se glisse sur tes lèvres. Toi non plus, tu ne sais pas où ça va vous mener, mais tu n'as pas très envie d'y penser pour le moment, au risque de te retrouver complètement submerger par tes angoisses. Et, bien sûr, tu sais bien que tu n'es pas le seul à être différent à la nuit tombée. Surtout quand on a des goûts comme les tiens, ce n'est pas quelque chose qui s'affiche facilement au grand jour. Mais se révéler à la faveur de la nuit est différent de changer de personnalité comme, toi, tu le fais. Et tu sais que les gens ne l'acceptent pas forcément, tu sais que c'est bizarre parce qu'on t'a déjà fait ce genre de remarques... et c'est pour ça que tu t'échines à tout compartimenter. C'est plus facile. Moins dangereux. Et on ne te regarde pas de travers à longueur de temps.

Un silence installe, et tu sens le malaise qui ne vient pas que de toi. Vous n'avez vraiment pas d'expérience dans ce genre de chose, hein ? Vous sautez dessus n'importe où, n'importe comment, ça, c'est simple. Mais mettre les choses à plat, ça va vous demander plus d'effort. Son téléphone te sort de tes pensées et tu le regardes parler à son interlocuteur en essayant de ne pas faire trop attention à ce qui se dit. Tu te concentres sur Az. Sur son dos puissant que tu as envie d'étreindre.
Tu relèves les yeux vers son visage quand il se retourne vers toi. Il te dit qu'il doit partir, tu hoches la tête. Il a l'air tellement sérieux. Il t'attire à nouveau vers lui et t'embrasse. Tu accueilles ses lèvres avec un soupir. Bon sang, qu'est-ce qu'elles t'ont manqué ! Tu restes quelques secondes concentré sur sa bouche qui s'écarte de la tienne avant de réaliser qu'il t'a parlé. Tu le regardes à nouveau, les joues rougies de gêne. « Oui, bien sûr ! » Tu réponds précipitamment. Et puis tu réfléchis. À quelle heure tu es censé finir ce soir ?  Pas si tard, avec un peu de chance, et si personne ne te met le grappin dessus pour te demander de rester quelques heures de plus. Tu hésites une seconde à l'embrasser, puis tu te ravises à contrecœur, te souvenant de Stacy qui doit attendre ton retour pour te poser des tas de questions. « Il faut que j'y aille aussi, où la réceptionniste va parler à tout le monde de notre escapade dans la réserve. » L'idée te déplaît, et pourtant tu n'arrives plus à être de mauvaise humeur à cause de cette histoire. « Je t'appelle plus tard, sans faute. » Tu lui fais un sourire et t'éloignes vers la porte pour lui permettre de sortir.

❖❖ Azarias ❖❖

Azarias ne résiste pas et attire une dernière fois Alix à lui pour l’embrasser. Il pouvait bien maintenant, vu ce qu’il venait de se dire et de se passer dans entre ses quatres murs. Il recula avant d’ouvrir la porte et de sortir comme si de rien n’était. Il était Azarias Sangans il faisait bien ce qu’il voulait, où il voulait, quand il le voulait. Il croisa le regard de la femme de l’accueil qui semblait avoir des questions dans les yeux et prête à débiter les ragots plus vite que son ombre. Il s’approcha d’elle un sourire charmeur et dangereux sur les lèvres avant de s’accouder au comptoir et de la regarder dans les yeux. “Je serais vous je tiendrais ma langue sur ce qu’il c’est passé. Si des rumeurs commencent à courir sur Alix, je vous envoie mes avocats et ils vous réduirons en poussière… Claire ?” Il lui sourit avant de tourner son regard sur Alix et d’enfin partir comme s’il était le propriétaire des lieux.

[...]

Le rendez-vous dura des heures. Des heures interminables. C’était un client que Azarias n’aimait pas en plus. Mais le client était roi alors il prenait sur lui pour ne pas le traité d’idiot et  ne pas le planter sur les lieux de la maison qu’il voulait acheter. Enfin… Rien n’était certain, il avait presque signé et voilà qu’il hésitait maintenant. Les gens incertains, la plaie du monde.  
Mais ce qui était bien avec son talent, c’était qu’il arrivait à convaincre presque n’importe qui. Et il finit par le convaincre que cette maison serait parfaite et puis il toucherait une belle commission là dessus. Bientôt il pourrait quitter son “petit” appartement, qui restait un bel endroit quand même, pour acheter plus grand. Il rentra chez lui, s’arrêtant dans un petit restaurant asiatique pour se prendre son repas du soir, il mourrait de faim.

Une fois chez lui, il mit de la musique et mangea avant de prendre une douche. Une fois fait, il s'installa devant la télévision et attendit le coup de téléphone d’Alix. Et cela l'agaçait un peu d’être celui qui attendait. Lui, Azarias Sangsans qui attendait après une seule personne. C’était délirant, la voix dans sa tête continuait à se moquer de lui, mais il avait plus ou moins réussi à la mettre sur pause. Les heures commençaient à défiler et il finit par s’endormir devant la télévision son téléphone sur la poitrine. Toujours aucunes nouvelles d’Alix.

❖❖ Alix ❖❖

C'est avec une légère surprise que tu vois Az s'approcher de toi et t'embrasser. Heureusement, elle passe bien vite pour te laisser profiter de ce baiser tant qu'il dure – c'est-à-dire pas assez longtemps à ton goût. Puis tu le regardes sortir de la pièce mais il ne part pas vers la sortie de l'hôpital. Tu refermes vite la porte et le suis, intrigué. En t'approchant, tu l'entends menacer Stacy de lui envoyer ses avocats si elle en dit trop. Tu dois te retenir de rire mais tu fais quand même un petit signe de main à ton amant quand il s'en va. Ah bordel, comment est-ce que tu arrives à le trouver encore plus sexy que d'habitude ? Pourtant c'est le cas, et tu ne pensais pas que c'était possible.
Tu fais le tour du comptoir pour déposer le trousseau de clés et ranger le dernier dossier que tu avais sorti. Vu l'heure, tu dois te remettre au travail. Tu sens le regard de la réceptionniste sur toi, l'air de rien tu la regardes, sourcils haussés. « Oui ? Quoi ? » Elle s'empresse de secouer la tête avant de baisser le nez sur ses feuillets.

[…]

Tu pousses un soupir excédé quand tu te gares enfin sur le parking en bas de ton immeuble. Il est tard. Genre, super tard. Tu sais pas exactement l'heure qu'il est, parce que tu as arrêté de regarder juste avant la fin de ta garde, quand on a annoncé un accident et que toutes les mains disponibles ont dû se rendre aux urgences pour aider. Tu n'as pas pu te défiler, évidemment, parce qu'on avait besoin de toi. Mais pourquoi est-ce qu'il a fallu que ça tombe ce soir ?
Tu rentres en traînant des pieds, éreinté. Une fois la porte de ton appartement refermé derrière toi, ton regard se pose sur la pendule du salon. « Oh c'est pas vrai... » Il est presque une heure du matin ! Tu vas dans la cuisine pour attraper quelque chose à grignoter, fixant ton portable posé sur l'îlot. Tu lui as dit que tu l'appellerais après le boulot. Et pour le peu que tu connais Az, si tu ne le fais pas, il risque d'être furieux. Mais vu l'heure qu'il est, tu as peur de le déranger. Sans doute dort-il déjà.

Tu soupires encore une fois et attrapes ton portable. Tu n'oses pas l'appeler, vu l'heure. Mais tu peux lui envoyer un texto pour savoir s'il veut bien discuter maintenant. « Je suis désolé, je viens juste de rentrer du travail. Tu veux toujours qu'on discute ? » Tu balances ton téléphone sur le canapé avant d'aller t'y écrouler toi aussi. Quelle journée !

❖❖ Azarias ❖❖

Azarias avait fini par s’endormir devant la télévision sur son canapé. Enfin dormir, c’était un grand mot, il somnolait ce qui fit que la vibration de son téléphone le réveilla. Il se redressa un peu brusquement. Son téléphone tomba sur son tapis moelleux par chance. Il grogna un peu, ouvrant difficilement les yeux avant de se pencher pour éteindre la télévision avec sa télécommande puis il ramassa son téléphone en râlant de nouveau avant de voir que c’était Alix. Il hésita un peu, parce que s’il répondait cela voudrait dire qu’il avait attendu et Azarias Sangsans n’attendait personne.Il bailla et se gratta le ventre avant de répondre rapidement. “Donne moi ton adresse je viens chez toi se sera mieux pour discuter.”

Azarias se redressa et se fit un expresso pour se réveiller totalement en attendant la réponse tout en enfilant ses chaussures et son blouson. Une fois le café prêt, il le bu rapidement avant de prendre ses clés et d’aller dans son garage. Il sortit sa voiture et connecta son téléphone au véhicule avant de sortir doucement dans les rues de la ville endormie. Il n’avait pas encore l’adresse alors il pouvait tourner un peu pour faire le trie dans ses pensées. Il sentit quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti avant. Du stresse. Il ne savait pas ce qu’il allait dire à Alix à dire vrai. Qu’est ce que cela voulait dire? Lui un Sangsans avait attendu un sms. Un simple sms… Il soupira un peu. Il n’aimait pas du tout les pensées qui venaient lentement s’insinuer en lui. Mais alors pas du tout.

Quand enfin son téléphone vibra de nouveau, il soupira pour observer l’adresse. Hésitant à vraiment y aller. C’était complètement ridicule.Et pourtant… Pourtant il avait une violente envie de voir Alix maintenant. Alors il regarda rapidement les quelques mots mit son clignotant et roula jusqu’à chez Alix trouvant assez facilement un endroit pour se garer. Lentement il sortit de sa voiture qu’il ferma à clé avant d’observer l’immeuble puis enfin de sonner.

Il hésita un petit moment, avant de sonner à l’interphone.Il ne pouvait plus reculer maintenant. Trop tard, son doigt avait appuyé et il devait assumer. Lui Azarias Sangsans avait à plus d’une heure du matin, traversé la ville pour venir chez un homme… Plus rien n'allait dans ce bas monde.

❖❖ Alix ❖❖

Ton portable juste à portée de regard, tu le fixes quelques instants avant de sentir tes paupières s'alourdir. La journée a été riche en émotions, comme ça n'a que très rarement été le cas. Allongé à plat ventre sur le canapé, tu sens le sommeil qui menace de t'assommer à tout moment, mais tu ne veux pas dormir. Pas tout de suite. Tu veux attendre un peu, voir si Azarias va te répondre ou si, comme tu le pensais, il dort déjà. Tu enfouis ton visage contre le coussin en sentant ton cœur se mettre à battre plus vite à la seule image de ton amant dans ton esprit, au souvenir des baisers que vous avez échangé tout à l'heure. En grognant, tu relèves un peu la tête pour ne pas mourir étouffé et tu fermes les yeux une seconde.

Quand tu les rouvres, tu regardes une nouvelle fois ton téléphone et y découvre un message. Que tu as reçu il y a plus de vingt minutes. Tu te redresses d'un bond et regarde l'heure. Comment est-ce que c'est possible ? Tu as seulement cligné des yeux ! Ton cœur, à son tour, fait un bond quand tu lis le message et réalise qu'Azarias veut venir chez toi. Tu t'empresses de répondre, ajoutant un petit « je t'attends » après avoir noté ton adresse. Puis tu te lèves pour ne pas te rendormir.
Debout au milieu du salon, tu hésites. Tu hésites à filer dans la salle de bain pour te maquiller, cela dit tu es presque certain de n'avoir ni le temps ni l'énergie pour ça. Tu te félicites d'avoir pris une douche avant de quitter l'hôpital, mais dans la mesure où tu avais du sang dans les cheveux, tu n'avais pas vraiment le choix. Tu pars finalement dans ta chambre pour, au moins, échanger tes vêtements décontractés pour quelque chose de moins... de plus... de mieux, quoi ! Après quelques minutes de réflexion difficile, tu enfiles un jeans noir et un t-shirt imprimé. C'est plutôt simple comparé à ce que porte le Alix de la nuit, c'est vrai, mais ça a le bon goût d'être confortable... et ta garde a duré trop longtemps pour ne pas prendre cette variable en compte.

Quand tu retournes dans le salon, ton interphone sonne et te fait sursauter. Tu vas tout de suite appuyer sur le bouton pour lui ouvrir puis tu ouvres ta porte et t'appuies contre le chambranle en l'attendant. Ta gorge se noue et ton cœur se met à battre de travers alors que tu réalises qu'Azarias va arriver et que tu n'as aucune idée d'à quoi va pouvoir ressembler votre conversation.
Finalement, tu le vois apparaître dans le couloir et tu te redresses. Un sourire se dessine sur tes lèvres sans même que tu y penses, ni que tu t'en rendes compte. « Désolé pour l'heure, » commences-tu d'une voir mal assurée. « Ma garde a duré plus longtemps que prévu. » Beaucoup plus longtemps. Tu passes nerveusement ta main dans tes cheveux avant de te décaler pour laisser passer ton apollon. « Je t'en prie, entre. » Tu te mords la lèvre en refermant la porte.

❖❖ Azarias ❖❖

Azarias lu l’adresse, en tant qu’agent immobilier il connaissait bien les environs de la ville. Alors il trouva sans trop de mal l’immeuble dans lequel vivait Alix. C’est pour se garer qu’il eut plus de mal. Il lui fallut marcher un long moment pour enfin sonner à l’interphone. Il observa son reflet dans le métal inoxydable de l’objet jusqu’à entendre la voix déformé métallique. “J’arrive, merci”. Il ne sait pas trop pourquoi il lui répond mais il le fait. N’ayant aucune envie d’attendre les escaliers, il monte les marches deux à deux avant de frapper à la porte en bois. Il n’attendit pas longtemps, Alix lui ouvrit vite en s’excusant du temps qu’il avait mit. Azarias ne dit rien, ce n’était pas vraiment de sa faute après tout, seulement le travail il savait ce que c’était. L’agent entre dans l’appartement observant partout et trouvant plus du Alix de la journée que de la nuit dans le lieu. Mais il n’en dit rien. Il retire son blouson qu’il prend dans l’entrée avant d’enfin prendre la parole.

“Ce n’est rien. Je sais ce que c’est.” Il observe Alix, qui détonnait avec celui qu’il avait connu, plus de paillettes, plus de gel, il était encore différent de celui de l’Hopitale, il y avait beaucoup de Alix. Mais Azarias les aimait tous. Quoi ? Non pas aimer, pas ce mot là… Putain d’esprit à la con qui n’en faisait qu’à sa tête. “Tu aurais pas du café ? Je t’avoues que tu m’as réveiller et j’aurais bien besoin d’un peu de caféine…” Il observa Alix, les mots ne sortant pas. D’habitude lui si à l’aise. Il ne savait pas quoi lui dire. Pourquoi il avait voulu lui parler… Leur relation était très bien comme elle l’était, mais non, il avait fallu y ajouter de la jalousie et des sentiments. Putain de merde. Cerveau à la con.

Il passa une main sur son visage fatigué et observa l’appartement plus en minutie avant d’aller à la fenêtre pour observer la vue. “Tu payes combien de loyer ?” Oui bon déformation professionnelle… Ce n’était pas de sa faute il ne pouvait pas s’empêcher de poser la question. C’était ni trop grand ni trop petit, mais il y avait mieux, c’était du milieu de gamme. Puis il se souvient que tout le monde n’avait pas eut la chance d’avoir était adopté par les Sansangs donc il ne fit pas de remarque de plus. Ils avaient l’air fin là tous les deux à plus savoir quoi se dire. C’était quand même plus facile quand ils se contentaient de retirer leurs vêtements et de se sauter dessus sans avoir à parler ni même à réfléchir.

“Si tu étais trop fatigué tu pouvais me dire de ne venir que demain.” Il disait ça, mais il était presque certain qu’il n’aurait pas aimé qu’on le fasse tant attendre. “Tu reprend le travail quand?”

❖❖ Alix ❖❖

Il se montre compréhensif malgré l'heure tardive, tu sens son regard sur toi et ça te met un peu mal à l'aise. Encore une fois, tu ne peux t'empêcher de te demander si quelque chose ne va pas. Peut-être aurais-tu dû te maquiller un peu pour qu'il n'ait pas l'impression de se retrouver devant une pâle copie de toi-même ? En même temps, se maquiller aussi tard aurait été ridicule, sans compter que tu n'en aurais même pas eu le temps.
Tu te reprends quand il te dit que tu l'as réveillé et hoche vivement la tête quand il te demande un café. « Oui, bien sûr. » Tu réponds avec un sourire et te diriges vers la cuisine. A toi aussi, une tasse de café devrait faire du bien. Constatant qu'il reste du café de ce matin, tu sors de quoi le faire réchauffer et entends sa question qui te surprend un peu. Tu réponds machinalement « Euh... un peu moins de mille dollars. » La question est étrange, mais tu comprends qu'Azarias n'est pas beaucoup plus à l'aise que toi. Dans un sens, ça te rassure un peu.

Tu regardes la casserole sur le feu en essayant de te ressaisir. La situation est délicate, c'est vrai, mais c'est pour ça qu'il est là, non ? Pour que vous puissiez discuter des non-dits restés dans la réserve plus tôt dans la journée. Le problème, c'est que tu ne sais pas bien si tu vas réussir à te reprendre, parce que savoir Az si près de toi après trois semaines d'attente... Ton cœur bat si fort, c'est embarrassant. Putain...

Sa voix te sort à nouveau de tes réflexions. « Tu dis ça mais c'est toi qui viens de me dire que je t'ai réveillé et que tu as besoin de caféine, » tu lui réponds en souriant à nouveau. « Cela dit, désolé de t'avoir réveillé, je... J'hésitais, compte tenu de l'heure mais comme j'avais dit que je t'appellerais... » Tu t'interromps pour ne pas dire que tu avais un peu peur qu'il soit fâché si tu ne le contactais pas. Tu glisses ta main sur ta nuque en réprimant un soupir et éteins le feu pour finalement remplir deux tasses de café chaud. Comme tu te sais maladroit, surtout avec la fatigue, tu déposes les tasses sur un plateau ainsi que le sucrier et des cuillères, avant d'amener le tout sur la table basse.

Tu regardes rapidement l'heure sur la pendule avant de répondre, un peu sarcastique : « Dans dix heures. J'ai de la chance, j'ai presque un vrai temps de repos pour une fois ! » Même si en principe, tu devais avoir ta soirée de libre également. Et ce n'est pas parce que la fin de ta garde a été repoussée, qu'ils auraient repoussé le début de la prochaine, ça aurait été trop beau. Tu te laisses tomber sur le canapé en invitant Az à venir s'asseoir aussi. « Mais toi, j'imagine que tu ne commences pas si tard, demain matin. » C'est ça, Alix, aide-le à ne surtout pas aborder le sujet que vous êtes censé aborder. « Je... j'avais envie de te voir » lâches-tu après quelques secondes un nouveau silence. Ok alors ça, par contre, ça sort un peu de nulle part. Ce serait bien de trouver un juste milieu, peut-être ? Tu sens tes joues rougir, les mots sont sortis tout seuls. « C'est pour ça que... que je t'ai pas dit de venir demain... » Tu te mords la lèvre en essayant de ne pas penser que demain ça aurait déjà été trop loin. Seigneur, que t'arrive-t-il ? Tes yeux sont rivés sur ta tasse de café que tu saisis, la chaleur sur tes doigts t'apaise un peu.
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MessageSujet: Re: Call me maybe   Call me maybe EmptyMer 27 Avr - 16:05
Azarias Sangsans
Azarias Sangsans
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Call me maby
Sub, info, aclaración o algo.
Azarias prend la tasse de café sans ajouter de sucre dedans. Il avait besoin de rester éveiller. Il plongea ses lèvres dans le liquide noir et amér avant de regarder l’horologe à son tour et de hausser les épaules aux mots de Alix. “Ce n’est pas grave. Je rattraperais mon sommeil plus tard et puis en ce moment je suis un peu le patron, puisque ma boss est en congé maternité. Donc même si j’arrive tard, personne ne le saura.” Il enserra sa tasse entre ses mains ne sachant pas quoi dire. Et pourtant il y en aurait à dire mais il ne voulait justement pas… C’était trop difficile. Lui qui d’habitude avait la main mise sur tout. Voilà qu’il ne comprenait plus rien. Trois semaines. Trois semaines qu’il attendait Alix et voilà que maintenant il était chez lui.

Azarias prit place sur son canapé à côté de l’asiatique avant de prendre une nouvelle gorgée de son café et de le déposer sur la table basse avant de se laisser complètement aller dans l’assise et de tendre les jambes devant lui. Il poussa un profond soupir avant de se tourner vers Alix. Il fallait bien que l’un d’entre eux commence la conversation. Il poussa un profond soupir. Il fallait qu’il se lance. Putain que c’était compliqué. Il passa une main sur son visage avant de prendre la parole. “Ecoute Alix… Je crois qu’il faut qu’on arrête de tourner autour du pot.” Enfin pourtant c’était exactement ce qu’il était en train de faire là. “Pendant ces trois semaines.” C’était bon, il commençait à enfin sortir quelque chose. “Pendant ces trois semaines tu m’as vraiment manqué. Je ne pensais pas que ce serait possible. Putain j’avais l’impression de perdre la tête.”  Il soupira un peu passant sa main dans ses cheveux. “Et voilà que je ressens quelque chose alors que je m’étais promis de ne jamais… Jamais ressentir quoi que ce soit.”
Emme


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MessageSujet: Re: Call me maybe   Call me maybe EmptyVen 6 Mai - 15:52
T. Alix Saddler
T. Alix Saddler
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Call me maybe
Les yeux toujours noyés dans ton café, tu essaies de ne pas te concentrer sur la présence d'Azarias près de toi. Il est si près, si tu te décalais de quelques centimètres, tu pourrais sentir sa cuisse contre la tienne, sentir sa chaleur. Ton corps n'a qu'une seule envie, c'est de se lover contre cet homme. Heureusement, ton esprit est beaucoup trop bouleversé pour que tu parviennes à faire une chose pareille. L'autre Alix le ferait, simplement. Mais le gentil... le sage... Impossible.

Ta bouche s'étire en un petit sourire en coin quand il parle de ne plus tourner autour du pot, puis tu te figes quand il continue. Ton cœur s'affole et tu sens tes mains qui commencent à trembler. Tu lui as manqué. Il... « ressent quelque chose » ? Fébrile, tu reposes ta tasse en essayant de ne pas rendre ta tension trop évidente, puis tu lèves les yeux vers ce magnifique visage. Tu n'as pas l'impression qu'il se moque de toi, mais tu as tout de même du mal à croire ce que tu as entendu. Et ça te fait un peu peur.

Bien sûr que tu as peur, Alix ! Les sentiments, ce n'était pas prévu entre vous ! Ce n'était prévu avec personne, d'ailleurs. Cela fait longtemps que tu as tiré un trait sur les relations amoureuses, parce que c'est absolument incompatible avec ta façon de vivre et que tu n'imagines pas que quiconque puisse t'accepter comme cela.

Pourtant Az est ici, chez toi, après avoir découvert ce deuxième toi que tu lui cachais. Pourtant il est ici, à te dire qu'il « ressent quelque chose ». « J-je... » Bravo... Bon début. Tes joues rougissent et tu baisses les yeux sur tes doigts que tu tritures. « Tu m'as manqué aussi, » finis-tu par souffler. « Ces derniers jours, j'ai réalisé que... Peut-être... La raison pour laquelle je t'ai laissé mon numéro, c'est parce que je voulais plus... Pas seulement du sexe... » Embarrassé, tu renverses ta tête contre le dossier du canapé en cachant ton visage dans tes mains. « Mais je croyais que j'étais allé trop loin et que tu ne voulais plus me voir ! J'étais tellement en colère, et... Et... » Et ça a fait mal. Mais pas le genre de douleur que tu aimes. « Ah bordel... c'est tellement gênant... » murmures-tu, un peu pour toi. Tu es pathétique. Tu peux dire des cochonneries sans sourciller mais quand ça touche aux sentiments, c'est trop pour toi ?
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Call me maybe

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