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 Stay calm and keep dancing

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MessageSujet: Stay calm and keep dancing   Stay calm and keep dancing EmptyVen 15 Avr - 14:33
T. Alix Saddler
T. Alix Saddler
Messages : 7

Date d'inscription : 13/04/2022

Stay calm and keep dancing Empty

❖❖ Alix ❖❖

En descendant du taxi, tu ne résistes pas à te retourner une dernière fois pour regarder ton reflet dans la vitre avant que la voiture ne parte. Mauvaise habitude que tu as de te regarder  régulièrement dans n'importe quelle surface réfléchissante, mais ce n'est pas tant par vanité que pour être certain qu'il ne reste rien de l'infirmier. Si tu as toujours voulu garder à distance les deux mondes dans lesquels tu évolues, tu es encore plus certain que c'est nécessaire depuis ces derniers jours. Maquillage, bijoux, coiffure différente, vêtements différents et, le plus important, personnalité différente, c'est ton meilleur camouflage.

Tu entres dans ce club que tu connais bien à présent et files vers le vestiaire pour déposer ta veste, puis tu t'engouffres dans la première salle. Depuis des années, tu viens au moins une fois par semaine, voire plus si ton emploi du temps te le permet. Ou même s'il ne te le permet pas, quand la journée a vraiment été épouvantable. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas, tu viens juste profiter d'une soirée, une nuit, précédent une incroyablement nécessaire journée de repos. Ce qui veut dire que tu peux t'amuser, danser et boire autant que tu veux sans craindre que ta gueule de bois se voie à l'hôpital. Rien de tel pour te mettre en joie et parer ton ravissant visage d'un sourire heureux.

D'ailleurs, tu te diriges aussitôt vers le bar pour commander ton premier verre, tu te hisses sur un tabouret en attendant d'être servi mais tu ne comptes pas t'attarder ici, pas du tout. Ce qui te fait de l’œil, c'est la piste de danse. Tu remercies le barman qui pose devant toi un verre à cocktail remplit d'un liquide rouge. Tu le portes à ta bouche, ton péché mignon, la vodka brûle ta gorge, l'acidité des agrumes glisse sur ta langue et tu soupires doucement. Ton verre est terminé en trois gorgées, tu as peut-être la nuit devant toi mais tu as hâte de pouvoir danser. T'as toujours eu ça dans le sang, la danse, et si tu n'avais pas depuis tout petit décidé que tu passerais ta vie à aider les gens, nul doute que tu serais devenu danseur. Mais t'avais dû faire un choix et t'avais choisi de rester à Shaftwick.

Tu reposes le verre vide sur le comptoir, et te diriges enfin vers la masse de gens en train de danser. Tu te fraies un chemin et commence à te déhancher, au milieu des lumières violentes et colorées. Tu fermes les yeux, sensible à la musique, au rythme. Après quelques minutes, tu sens des mains se poser sur ta taille, et un torse se coller contre ton dos. Ton sourire s'accentue mais tu ne te retournes pas, tu n'ouvres pas les yeux, tu continues à danser, appréciant le fait de ne pas savoir avec qui tu es en train de danser, le frisson de l'inconnu.

❖❖ Azarias ❖❖

Boum Boum Boum, les basses résonnaient dans ses oreilles, dans ses os, dans son corps comme autant de battements de cœur, comme si tous les êtres vivants de ce hangar avaient décidé que leurs muscles cardiaques allaient former cette musique envoutante. Il aimait ce rythme. Cela lui rappelait les messes qu’il faisait avec sa famille dans le bayou. Ce rythme sur lequel il bougeait quand il voulait communiquer avec les laws. Il était arrivé depuis une ou deux heures déjà. L'alcool avait commencé à faire son chemin dans son organisme, les tourbillons de la substance nocive qui se formaient devant ses yeux étaient des plus agréables.  Avachie dans un des canapés défoncés la tête sur les cuisses d’une rousse qui avait sûrement connu des jours meilleurs, il avait le regard perdu dans la foule. Perdu dans les méandres nocifs de l’alcool. Les doigts de la rousse glissent dans ses cheveux corbeau et lentement mais sûrement dans son cou. Bah pourquoi pas, elle n’était pas trop mal au vu de l’état dans lequel il était. Il laissa donc ses doigts glisser sur sa peau alors qu’il portait sa bière à ses lèvres quand son regard fut alpagué par quelque chose.

Dans l’ambiance enfumée du lieu, il ne reconnut pas tout de suite l’adonis qui avait attiré son regard. Enfiévré par l’ambiance et l'alcool. A cela il fallait ajouter le cachet que la rouquine lui avait glissé dans la bouche, et qui créait un savoureux mélange qui ne nous voilons pas la face pas le faisait légèrement halluciné. Il y avait peu de chance pour qu'une femme avec des bois de cerfs danse devant lui, mais quelque chose de bien réel avait attiré ses iris sombres.  Les mèches rousses vinrent lui barrer la vue et il sentit des lèvres sur les siennes. Inconsciemment il répondit au ballet que la langue inconnue voulait lui faire danser et d’une main molle, il écarta le rideau de cheveux rendant le baiser les yeux rivés sur l’homme qui avait attiré son regard sur la piste de danse. Il se redressa, ne faisant pas attention aux mots que la rouquine semblait lui souffler dans les oreilles et il s’avança dans la foule, bravant les corps chauds et suants brisant le mur de fumée sans s’en soucier.   Il l’avait reconnu, brillant et dansant, avec un type collé dans son dos. Azarias s’approcha en formant un large demi-cercle autour du couple. Alix, c’était Alix, il avait beaucoup apprécié leurs moments ensemble. Alix l’avait marqué plus que ces nombreux autres partenaires que ce soit des hommes ou des femmes. Parce qu’il n’avait pas cherché une seule fois à inverser les rôles, parce qu’il avait accepté sa domination, entièrement. Et que ça avait réveillé quelque chose en Azarias. Quelque chose de profond et d’animal. Alors voire un autre homme poser ses mains sur lui, c’était faire l’erreur de croire qu’Alix s’appartenait encore, qu’il pouvait encore permettre à d’autres de le toucher. Alix n’en avait pas encore conscience mais il lui appartenait. Même Azarias n’en avait pas clairement conscience, c’était encore endormi au fond de lui. Son esprit ne le savait pas, son corps lui avait déjà compris.

Il l’observait à travers la foule dansante, se muer comme une sirène, attirant dans son sillage les regards et les envies. Mais une seule personne pourrait l’avoir. Et Azarias n’était pas du genre à aimer perdre une compétition. Les mains de l'inconnu cherchaient à marquer leur territoire, à découvrir la terre sauvage et inhabitée qu’était pour lui le corps d'Alix. La bête en Azarias se réveilla. Son regard s’assombrit encore plus. Quelque chose dans son ventre s'anima, le monstre nommé jalousie, qui lui lacérait les intestins. C’était nouveau ça. Azarias avait connu la jalousie, mais jamais pour quelqu’un. Il s’approcha, alpaguant le regard d’Alix, alors que l’homme dans son dos continuait sa lente découverte. L’agent immobilier allait  s'avancer pour récupérer ce qu’il considérait presque comme le sien ce soir, mais des mains blanches et fines demandèrent son attention. Il se retourna, pour voir que c'était la rousse dont il ne se souvenait même pas le prénom. Amanda ? Sophie ? Pour ce qu’il en avait à faire. “Tu veux danser ? Il fallait me le dire..” Lui souffle-t-elle du bout des lèvres dans l'oreille. Azarias soupira et se défit de son étreinte en l’embrassant, ne jamais repousser trop violemment elle ferait un bon plan C en cas de veste de la part d’Alix. Et il revient à ce qu’il faisait, approchant de l’asiatique sans le regarder. Son regard s'était porté sur l’inconnu qui tentait de le tirer à lui ce soir. “Dégage de là…” Le fait d’être un Scales lui donnait un avantage en général quand il parlait on l'écoutait. L’homme fronça les sourcils voulant rétorquer. Mais Azarias avait déjà posé ses mains sur Alix. “Dégage je te dis…” Le duel de regard dura un petit moment mais Azarias fini par le gagner, ses iris sombres glissant lentement sur Alix. “Tu t’amuses bien?”Sa voix, elle, s'était faite plus basse, plus rauque, l'animal en lui déjà plus calme de sentir le corps de l'asiatique contre lui et personne dans le périmètre pour remettre en cause sa propriété du soir.

❖❖ Alix ❖❖

Le corps derrière toi se colle un peu plus, ou peut-être est-ce toi qui t'appuies davantage sur lui. Peu importe, tu le sens et c'est tout ce qui compte. Son odeur, sa chaleur, les frissons qui naissent sur ta peau en sentant son souffle s'échouer contre ton cou. Tu finis par ouvrir les yeux, certain que la personne qui s'est approchée de toi t'es parfaitement inconnue – tes sens ont bonne mémoire – et tourne à peine la tête pour pouvoir le regarder. Tu dégustes la vision de ce bel homme, une seconde, avant de te reconcentrer sur la musique. Prenant ton regard pour un encouragement, ce qui n'est pas faux, l'homme glisse doucement ses mains sur toi. Sur ton ventre, sur le haut de ton torse. Ses paumes te pressent un peu plus contre lui. Tu sens sa joue se frotter doucement contre la tienne, puis ses lèvres, quémandant que tu tournes la tête pour l'embrasser. Mais tu ne le fais pas. Un peu parce que tu préfères quand on te demande pas ton avis, mais beaucoup parce que ton attention est brusquement attirée ailleurs.

Tu te mords la lèvre en reconnaissant l'homme qui te fixe à quelques mètres. Azarias. Rien que de penser à son nom, tu te souviens comme tu l'as crié, et ça te donne des frissons. Oui, tes sens ont bonne mémoire, et tu es assez attentionné pour te souvenir des hommes qui partagent ton lit, ou la banquette arrière d'une voiture, surtout quand ils te font vibrer. Mais Azarias est à un tout autre niveau. Déjà parce que tu as rarement vu des hommes aussi beaux que lui, mais aussi parce qu'il te serait impossible de nier l'alchimie qu'il y a eu entre vous. À plusieurs reprises. Cela dit, tu ne pensais pas avoir la chance de le recroiser, et encore moins d'attirer encore une fois son attention.
Ton sourire qui s'était étiré à sa vue se fige un peu quand tu vois une femme lui parler à l'oreille, et tu fronces carrément les sourcils quand il se retourne vers elle. Peut-être que tu ne l'avais pas, finalement. « Hey, ça va ? » Le souffle contre ton oreille te fait vaguement frissonner et tu relèves doucement les yeux vers ton partenaire pour hocher la tête. Il a remarqué ton changement d'attitude, mais il faut dire que tu as été si surpris que tu n'as pas pris la peine d'être discret. Ses bras se resserrent contre ton ventre, ses doigts te caressent, tu fermes les yeux une seconde. Tu pourrais te contenter de lui. Mais tu n'as eu qu'à voir Azarias pour que ton corps se remette à le réclamer.

Quand tes paupières se soulèvent à nouveau pour regarder l'homme, tu te rends compte qu'il regarde dans la même direction que toi deux minutes avant. Tu serres un peu les dents, te disant que si lui aussi est intéressé par Azarias tu vas faire un malheur. Tu n'as pas le temps de tourner la tête que tu entends sa voix dire à ton partenaire de dégager. Encore une fois, tu frissonnes. Pour de vrai. Comment sa voix peut-elle te faire cet effet-là ?
Tu le regardes alors. Il est juste devant toi, tu n'aurais pas besoin de bouger beaucoup pour le toucher. Mais c'est lui qui pose ses mains sur ton corps, avant de réitérer son ordre à l'autre homme qui n'a d'autre choix que s'exécuter. Tu ne lui lances même pas un regard désolé, il est déjà sorti de ton esprit. Surtout quand les yeux noisette se plantent dans les tiens. Tu souris à nouveau en entendant sa question. « Beaucoup, » tu réponds en essayant de retenir ta joie d'être dans ses bras. « Et toi ? » tu demandes en faisant un léger signe de tête vers l'endroit où se trouvait la rousse que tu as aussi envie de faire sortir de ta tête mais elle s'accroche. « Tu avais l'air d'être accompagné, je me trompe ? » Tes mains se posent sur son torse, tes doigts s'agrippent au tissu qui le recouvre, pour surtout l'empêcher de s'éloigner si l'envie lui en prenait. Tu ne comprends pas toi-même ta réaction, pourquoi tu détestes à ce point l'idée de le voir repartir avec cette pouf, mais tu détestes, et ça justifie le fait que tu aies complètement arrêté de danser pour te focaliser uniquement sur l'homme en face de toi.

❖❖ Azarias ❖❖

La fumée artificielle avait une odeur qui le prenait à la gorge. Il savait qu'il aurait ce goût en bouche demain et qu’il aurait beau tout faire, rien ne pourrait la lui retirer de la langue. Sauf peut-être… Son sourire s’étira, s’il avait la chance de goûter de nouveau à la peau parfumée et salée d’Alix. Ses mains prirent possession du corps qu’il avait désigné comme sien, sans demander l’avis de personne et un sourire fin s’étira sur ses lippes. La foule autour d’eux s'était effacée dans un magma dégoûtant de chair et de sueur, plus rien n’avait vraiment de forme à part la divinité devant lui et qui semblait sortie tout droit des contes orientaux les plus osés. Une divinité de luxure et de tentation. La peau caramel reflétait la lumière en des millions de paillettes, qui venaient s’ajouter au maquillage qui sur d'autres aurait pu faire ridicule mais qui offrait sur la toile qu’était Alix, un chef-d'œuvre. Les doigts de sa main droite remontèrent le long de son corps quand il parla de la rousse. “Ne t’occupes pas d’elle, elle passait le temps jusqu’à ce que je trouve mieux. Où pour ne pas rentrer seul si je ne trouvais pas mieux. Mais elle passait son temps à vouloir parler. Comme si j’étais son putain de psy.”Et elle n'avait rien de bien particulier s'il fallait être honnête, sauf peut-être ce tatouage dont elle lui avait parlé et qu'elle lui avait juré de lui montrer.  Il lui sourit, ses doigts enserrant le cou du métis avant qu’il ne se penche sur lui pour l’embrasser. Sa main gauche se perdit sur le fessier moulé de façon presque provocante tandis que les yeux hazel restaient bien ouverts, fixés sur l’homme qui avait tenté de subir Alix. Ce baiser, c’était plus pour marquer son territoire que pour séduire l’asiatique. Il força le barrage de ses lèvres, pour entraîner sa langue dans une danse endiablée. Sa main gauche enfonçant ses doigts dans la poche arrière de son pantalon. Puis ses dents vinrent mordre sa lèvre inférieure, assez fort, il se souvenait de ce qu’aimait Alix. Et ce qui était parfait, c’est que leurs goûts se complétaient parfaitement.

Il se recula son vraiment relâcher la pression sur son cou en se focalisant de nouveau sur lui. “Je m’amuse beaucoup plus maintenant.” Maintenant qu’on avait compris à qui était Alix pour la soirée, il pouvait se concentrer de nouveau sur lui. Ses doigts se défaisant un à un du cou de l’adonis avant de lui attraper vivement le poignet pour l’attirer avec lui. “Je te paye un verre.” Ce n’était pas une question, il ne lui demandait pas son avis. Il lui payerait un verre et ensuite il verrait pour le reste, peut-être qu’il le trainerait de nouveau sur la piste de danse. Il était certain que sentir son corps ondulait contre le sien et voir la lumière se refléter sur sa peau dorée serait des plus agréable. Il le ferait peut-être danser pour lui, ce serait une idée. Du coin de l’œil il vit la rouquine lui lancer un regard noir, il n’en avait cure. Elle n’était pas la personne la  plus fraîche de ce trou, elle n’avait pas à être surprise. Et puis, il n’avait rien promis du tout, c’était elle qui était venue vers lui, il ne l’avait pas repoussé parce qu’il n’y avait rien de mieux à se mettre sous la dent quand il était arrivé. Une fois au bar il observa quelques secondes Alix de bas en haut. Il revient vers le barman, jouant des coudes pour s'imposer. Il claqua des doigts, levant la main pour se faire remarquer. “Un cosmopolitan et un Blue Lagon.” Pas de s'il vous plait, c'était déjà assez chiant de se faire entendre. Et il ne comptait pas perdre sa voix avec le barman.

Attendant sa commande, il glissa deux doigts dans l’un des passants de ceinture du pantalon de son adonis pour le tirer vers lui. Autant passer le temps agréablement. Il se fichait d’être en public, le lieu s’y prêtait de toute façon. Sa main libre, dans un geste possessif, vient l’attraper par la nuque pour l’attirer de nouveau contre lui sauf que ce n’était pas ses lèvres que sa bouche chercha. Il glissa sa langue sur la peau parfumée et sucrée de peau, là où elle était la plus fine, là où il sentait pulser sa jugulaire. Il laissa sa langue laisser une marque humide sur l’épiderme chaud avant d’égratigner la peau caramel de ses dents. Il grogna un peu quand on le dérangea pour lui dire que les cocktails étaient prêts. Il se retourna, paya les boissons avant de tendre le cosmo à Alix et de prendre le Blue Lagon pour lui-même. “Viens on va se trouver un endroit où s’asseoir.” Encore une fois, il ne lui demandait pas son avis et il reprit sa progression dans la foule mouvante, qui semblait avoir fusionné en une seule entité. Un type ivre squattait une des assises que convoitait Azarias. Mais l’homme était tellement perdu dans les méandres de l’alcool que l’agent immobilier n’eut aucun mal à le faire partir et il se laissa tomber sur le coussin défoncé tapant à côté de lui. "Assieds-toi.” Souffla-t-il à Alix, l'observant par-dessus son verre, avant de plonger ses lèvres dans son cocktail. Son autre main montrant la place libre à son côté. Toujours un peu hallucinant, les paillettes sur la peau d'Alix dansaient devant ses yeux et donnaient à l'asiatique une forme un peu éthérée.

❖❖ Alix ❖❖

Tu fais de ton mieux pour ne pas regarder à nouveau par-dessus son épaule à la recherche de la tignasse orange, et tu n'aurais jamais cru que tu aurais besoin de faire des efforts pour porter ton attention sur Azarias. Mais c'est le cas, un peu, parce qu'une voix dans ta tête n'arrête pas de te répéter que c'était sur elle qu'il avait jeté son dévolu. Cela dit, sa réponse te rassure un peu, elle t'arrache même un petit sourire narquois, mauvais. Ce n'est pas forcément ton genre, et le gentil Alix s'en voudrait certainement à mort, mais là tout de suite, tu t'en fiches. Et finalement tu l'oublies elle aussi, sentant les doigts du beau brun s'accrocher à ton cou avant qu'il ne fonde sur ta bouche, son autre main descendant sur ton corps. Avant de répondre à ce somptueux baiser, tu aperçois le regard qu'il lance derrière toi. Probablement le même que tu lançais derrière lui. Ses mains te serrent contre lui, jalousement, et quand tu sens ses dents malmener ta lèvre, tu cesses de réfléchir et tout autour de vous disparaît.
Tu as un peu la tête qui tourne quand il écarte sa bouche de la sienne, et tu lui souris. Toi aussi, tu t'amuses bien plus. Azarias attrape ton bras pour t'embarquer en dehors de la piste, te disant qu'il te paye un verre. Tu hausses les épaules, de toute façon, il n'a pas attendu que tu répondes, et puis tu ne vas pas refuser un verre gratuit avec cet éphèbe. Tu regardes autour de vous alors qu'il fait un signe au barman pour être servi, tu essaies de te reprendre, sans pouvoir te retenir de caresser ta lèvre, où il a mordu. Tu en es encore à effleurer un léger contrôle de ton propre corps quand il te tire encore une fois contre lui, ses lèvres se perdent contre ta gorge et tu dois te mordre l'intérieur de la bouche pour retenir un gémissement quand ses dents s'attaquent à ta peau. Mais la sensation disparaît trop vite quand il récupère vos verres. Tu attrapes le verre qu'il te tend en murmurant un léger « merci » et pars à sa suite. Tu le vois dégager un mec à moitié mort et s'affaler sur le canapé en te désignant la place à côté de lui.

Un petit sourire s'égare à nouveau sur ta bouche quand tu réalises à quel point il lui est facile d'obtenir ce qu'il veut. Bien sûr, tu aimes qu'il soit comme ça, parce que rien qu'à l'entendre, tu frissonnes, mais ce soir tu as aussi envie de jouer. Alors tu t'installes, oui, mais tu évites soigneusement la place qu'il désigne et t'assois encore à côté. Tu te tournes vers lui pour pouvoir quand même l'admirer autant que tu le désires, replies une jambe sur l'assise, entre vous, et pose ton bras libre sur le dossier du canapé. Bon, ce n'est certainement pas pour le confort que tu viens dans ce club. Mais peu importe. Tu bois une gorgée de ton cocktail, encore une fois tu ne peux que fermer les yeux en soupirant de contentement, puis tu reposes le regard sur Azarias en retrouvant ton sourire espiègle. « Dis-moi, t'as pris quoi pour avoir les pupilles aussi dilatées ? »  Tu n'y peux rien, même ce Alix est infirmier, même s'il le cache du mieux qu'il le peut, et il y a des signes qui ne trompent pas. Tu agites doucement ta main devant ses yeux, amusé. « Tu me vois vraiment ou tu vois des petits éléphants roses autour de toi ? » Les drogues, tu connais, même si maintenant tu te contentes d'un joint de temps en temps, en général avec un certain peintre. « Cette fille devait vraiment être ennuyante pour que tu te drogues pour supporter d'être avec elle. » À nouveau, ta voix se fait amusée, mais les mots sont sortis complètement sans que tu le veuilles. Pourquoi est-ce que tu reparles d'elle, pourquoi t'arrives pas à te la faire définitivement sortir de la tête ? Merde, depuis quand tu te montres jaloux comme ça ? Rien que d'y penser ça t'agace. Tu détournes le regard et prends une autre gorgée.

❖❖ Azarias ❖❖

La foule se refermait sur eux, comme la gueule d’un monstre. Mais ils arrivèrent à bonne destination et il se laissa tomber sur le canapé défoncé qui avait dû en voir de toutes les couleurs. Et Azarias préférait ne pas savoir tout ce qu’il avait vu. Il fronça le nez, mécontent quand Alix se glissa bien loin de lui. Loin était une exagération, parce qu’ils restaient sur le même canapé. Il caressa du bout des doigts le haut de son verre pour en récupérer le sucre avant de le porter à ses lèvres observant l’apollon devant lui. Il loucha devant les doigts qu’il fit danser devant lui avant de les chasser d’un mouvement de la main. Les mouvements lui donnaient un peu le mal de mer. Il pencha la tête sur le côté. “Je ne vois pas d’éléphants roses, je vois… Des femmes avec des bois de cerfs et tu ressembles à une divinité exotique, tu brilles tellement.” Répondit-il en riant  un peu, il se sentait un peu ridicule de mettre des mots sur la vision qu’il avait. C’était un peu égratigné l’image sérieuse qu’il voulait se donner, mais il n’avait pas vraiment le contrôle de sa langue et des mots qui sortaient de sa bouche.  “Et je ne l’ai pas vraiment pris par envie, elle me l'a glissé dans la bouche je m’en suis rendu compte en l’avalant… Mais ce n'est pas... Désagréable… Je devrais peut-être faire ça plus souvent. Tu brilles tellement….” Il tendit un peu la main, vers lui avant de la laisser retomber mollement. “J’ai un peu l’impression d’être dans les mêmes dispositions que lorsque je fais une messe avec ma famille.” Souffla-t-il, entre ses lèvres.Il reprit une gorgée de son verre, n’ayant pas vraiment envie de parler de sa pratique du vaudou. Mais l’alcool, la drogue et l’ambiance lui faisaient perdre un peu de sa maîtrise de lui.

D’ailleurs, il vit un haut-de-forme blanc, tourner autour d’eux et s’arrêter dans le dos d’Alix. Le regard du Baron Samedi se riva dans ses yeux. Est-ce qu’il était vraiment là ? Où est-ce que c’était l’effet hallucinatoire de la drogue qui lui faisait voir ? La law de la mort tourna pour s’approcher de lui avant d’exploser dans une pluie d'étoiles. Les yeux rivés dans le vide, il leva la main pour tenter de les récupérer avant de laisser sa main tomber. Les étoiles traversaient ses mains et ça l'agaçait de ne pas pouvoir les attraper. Il fit une petite moue, que sa grande sœur aurait sûrement décrite comme adorable, mais il ne conseillait à personne d’autre de tenter de le faire.

Son verre fut vidé à une vitesse assez hallucinante et il le posa sur le sol passant une main sur son front pour décoller ses cheveux de son front qui accrochaient à sa peau à cause de la sueur. Il étira un peu l’une de ses jambes sur l’assise du canapé pour frôler celle d’Alix. Le fait qu’il n’est pas voulu lui obéir l’avait à la fois agacé mais également amusé. Peut-être qu’avec une autre personne, il n’aurait pas été aussi coulant, mais c’était Alix, il l’avait déjà eu, il l’avait déjà soumis, alors il pouvait lui laisser la liberté de le défier une fois. Ils étaient rares à avoir ce droit avec lui. D'habitude ceux qui le défiaient n’avaient pas le droit à autant de gentillesse de sa part. Azarias perdait son intérêt ou au contraire entrait en compétition avec ceux et celles qui luttaient et il n’avait qu’une envie les briser. Mais pas Alix, pourquoi, comment ? Il n’en savait trop rien, mais il voulait bien lui laisser un peu de latitude.

Il fait craquer les muscles et os de sa nuque et de son dos, avant de défaire quelques boutons de sa chemise, mourant de chaud. Il tourna la tête, pour porter ses pupilles sur la foule, la rouquine avait vite retrouvé un nouveau partenaire, son regard glissa sur d’autres couples, sur d’autres corps enfiévrés qui cherchaient tous la même chose ici. Briser la solitude, dans cette ville maudite comme ailleurs, la solitude était une plaie que tout le monde voulait garder à l’écart. Plutôt être mal accompagné que seul. C’était un peu la philosophie d’Azarias aussi, pas que la solitude lui fasse peur, mais il devait bien avouer que la compagnie après une longue journée de travail lui faisait du bien. Dans un geste nonchalant, il glissa sa main sur sa barbe de quelques jours, il aimait bien l’air que ça lui donnait. Et il se frotta les joues perdues dans ses pensées avant de reporter son attention sur Alix qui s'était assis dans le divan comme un pacha. Ne faisant qu’augmenter encore plus, sa ressemblance avec un prince orientale. Le Sangsans, se redressa sur le divan, pour pencher son buste vers Alix, son regard noisette, plongé dans les orbes sombres de l’asiatique, glissant une main sur la peau nue de la cheville de son apollon, qui n’était pas couverte par son pantalon ni sa chaussure. “Depuis quand tu n’obéis plus à mes ordres ?” Demanda-t-il dans un petit sourire, amusé, le regard brillant d’une étrange lueur, ses doigts traçant des petits cercles autour de sa cheville et remontant doucement vers son mollet tentant de gagner du terrain en se glissant sous le pantalon moulé aux courbes de ses jambes.

❖❖ Alix ❖❖

Des femmes avec des bois de cerfs, vraiment ? L'information est amusante, mais tu te figes légèrement quand il te dit te voir comme une divinité. Décidément, la drogue fait dire des choses étranges, mais son rire t'attendrit un peu. Tu ne peux t'empêcher de le trouver mignon, bien sûr tu te gardes de le lui dire, tu es presque certain qu'il n'aimerait pas ça. Tu continues de l'écouter, de toute façon tu pourrais écouter sa voix toute la nuit sans te lasser. Oui, tu l'écoutes divaguer un peu, en essayant de te convaincre de ne pas faire attention à ce qu'il dit, mais tu te retrouves quand même à plonger dans ton verre pour cacher la rougeur de tes joues.

Tu le regardes à nouveau alors que son regard se perd dans le vide. Tu as toujours été intrigué par ce que les gens pouvaient halluciner en prenant certaines drogues. Que tu l'aies déjà toi-même expérimenté à de nombreuses reprises n'a jamais calmé ta curiosité, qui revient à chaque fois, inlassablement. Par contre... est-ce qu'il n'a pas parlé de messe ? D'abord, tu t'étonnes qu'il soit du genre religieux. Puis c'est un autre détaille qui te fait te questionner : quel genre de messe pourrait nécessité de se droguer ? Enfin, ça pourrait tout aussi bien une métaphore. Tu as grandi au Texas, tu en as entendu quelques uns des bigots qui parlaient assez bizarrement de l'effet que leur faisait la soi-disant présence de Dieu et de Jésus. Tu retiens un soupir, espérant que tu ne te sois pas trompé à ce point sur Az.

Nouvelle gorgée, nouvelle brûlure. Tu te rends compte du silence qui s'est installé entre vous durant tes réflexions. Bon, tout est relatif à cause de la musique qui résonne encore bruyamment dans la pièce. Mais tu restes rarement sans parler avec un homme, ou alors si c'est le cas, c'est parce que ta bouche est trop occupée à autre chose. Tu te sens pas souvent assez à l'aise pour juste profiter de la compagnie de quelqu'un, même quelqu'un de droguer que tu peux observer pour satisfaire ta curiosité. Sa jambe s'est déjà allongée près de la tienne, mais c'est quand tu le vois se pencher vers toi, sa main sur ta cheville, que tu lui rends ton attention totale.
Rien que le fait de sentir ses doigts sur ta peau, même à un endroit assez peu érogène, suffit à t'électriser. Sa question te fait sourire à nouveau, tu attendais de voir quelle serait sa réaction au fait que tu ne te sois pas assis où il te l'a ordonné. Un rire t'échappe quand tu sens que ses doigts essaient de grimper sous ton pantalon, le long de ton mollet.

Tu fais mine de réfléchir une seconde à sa question en reprenant une nouvelle gorgée. Ah flûte, tu as fini ton verre. Tu te penches pour le poser par terre tout en répondant enfin. « Hm depuis que je suis une divinité exotique ? » C'est lui qui t'a appelé comme ça, non ? Tu lui fais un clin d’œil avant de t'appuyer à nouveau contre le dossier, ta tête sur la paume de ta main. « Pourquoi ? Est-ce que ça t'embête ? » Tu hausses les sourcils de façon innocente alors que tu connais parfaitement la réponse.  Tu tends doucement la main vers son visage pour caresser sa joue, tu aimes la sensation de sa barbe sur tes doigts, et tu rêves déjà de laisser tes lèvres s'y griffer. « On ne me dit pas souvent des choses aussi gentilles, tu sais ? » Un sourire presque amusé étire ta bouche. Oh Alix, tu sais bien que c'est de ta faute. Si tu ne désirais pas la douleur aussi ardemment, peut-être que certains feraient un peu plus attention à toi. Regarde ce pauvre bougre que tu as laissé tombé, il ne demandait sans doute qu'à bien te traiter. Les hommes sont comme ça, c'est tout l'un ou tout l'autre, fais-toi une raison. La drogue fait seulement dire des choses bizarres à Azarias, rien de plus.
Tes pensées te donnent la nausée. « Il vaudrait sans doute mieux que quelqu'un reste avec toi ce soir pour s'assurer que ce cachet ne te fait pas dire encore plus de bêtises. » Tu retires ta main sans perdre ton sourire provocateur, ça ne te demande même pas tant d'effort que ça, tu as l'habitude de faire semblant.

❖❖ Azarias ❖❖

Ses mots sortaient de ses lèvres sans filtre, des paroles qu’il n’aurait jamais dites à voix haute et de façon si sérieuse et tendre s’il avait été dans son état normal. Azarias n’avait pas vraiment de soucis relationnels, disons plutôt qu’il n’avait jamais vécu de choses tragiques, simplement, il avait l'habitude des personnes qui s'attachait à lui pour son nom de famille et son argent. Des parasites qu’ils faisaient vite déchanter, hommes comme femmes, il n’y avait jamais aucune promesse de la part du Sangsans et il n’y en aurait jamais. Et puis, pourquoi s’emmerder avec une relation ? Quand il pouvait changer de personne dans son lit quand il le voulait ? Pourquoi laisser à quelqu’un l’opportunité d’avoir du pouvoir sur lui ? Parce que c'était ça pour lui l’amour. Donner du pouvoir, en perdre et se retrouver totalement sous la coupe d’une autre personne. Et c’était hors de question. Il préférait passer sa vie à se perdre dans des lits, plutôt que de laisser une seule personne prendre l'ascendant sur lui. Le plus jeune ne remarqua pas non plus qu’il avait plongé Alix dans une profonde réflexion quand il avait laissé échapper le mot messe. La plupart des gens avaient la vision catholique quand les mots messe et religion étaient lâchés dans la conversation. Enfin, de toutes les façons, dans le cas présent, Azaria n’avait pas l’esprit assez clair, ni pour se rendre compte de ce qu’il disait, ni pour expliquer. Et puis Alix ne posa pas de questions et Azarias était trop occupé à suivre du regard le baron samedi, perdu dans son hallucination.

Il finit par se reprendre, pas trop mal, l’asiatique, brillait toujours autant, mais il avait réussi à se raccrocher à la réalité, enfin plus ou moins. Disons qu’il hallucinait toujours des formes, des couleurs et même parfois des sons et des odeurs. Mais il se concentrait sur Alix, essayant de tenir le plus loin possible les hallucinations. C’était un comble pour lui qui adorait avoir le contrôle, de perdre le sien propre. Pour combien de temps ? Il n’en savait rien. Mais ses doigts trouvèrent leur chemin sur la peau caramel de son vis-à-vis. Un sourire, légèrement animal, se dessina sur ses lèvres à la réponse d’Alix. “Certaines divinités sont dépendantes de la flatterie, fait attention Alix… Avec la bonne prière et le bon sort, il est même possible d’en faire des esclaves…” Bon, il ne lui dirait pas que le prix à payer était souvent énorme, mais il n’était pas censé le savoir après tout. Pour Alix ce n’était sûrement qu’une conversation théorique.

Il le laissa caresser sa joue et au moment où il allait tourner la tête pour mordre la pulpe de sa paume, la main disparue et sa bouche ne rencontra que le vide. Il grogna un peu avant de se rapprocher un peu de lui. “J’ai horreur qu’on me refuse quelque chose. J’ai horreur qu’on me défie… Et c’est exactement ce que tu fais en ce moment. Tu as de la chance, je suis de bonne humeur ce soir et je veux bien te laisser le droit à quelques faux pas. Mais crois-moi, ne teste pas ma patience...” C’était une promesse plus qu’une menace et il ne dévia pas son regard des pupilles ambré de son éphèbe.

Il finit par se reculer, sans lâcher sa cheville, comme une menotte, comme pour montrer à un potentiel prétendant qu’Alix n’était pas libre ce soir. Il rigola un peu à ces mots basculant la tête en arrière, le regard attiré par un éclair doré qui ne devait sûrement pas être là. Mais il le voyait lui et il le trouvait magnifique. Son hallucination fit un tour complet avant d’entrer dans le torse d’Alix et de le faire briller encore plus. “J’espère que tu parles de toi quand tu proposes quelqu’un pour me surveiller ce soir. Parce que je n’avais pas l’intention de te laisser partir.” L'agent immobilier était peut-être sous influence de drogue peut-être mais il n’avait pas l’intention de laisser son asiatique aller réchauffer d'autres draps. Sauf si on l’invitait, là il y aurait peut-être moyens qu’il se laisse ployer. Après réflexion, non, il faudrait voir d’autres mains sur Alix et Azarias n’était pas partageur. Il ne l’avait jamais été. Et il entrait souvent dans des colères noires quand on osait toucher ce qu’il considérait comme siens. “Et je ne dis pas de bêtises. Ce n'est pas parce qu’on est des plans culs l’un pour l’autre que je ne peux pas reconnaître tes..” Il fit un geste de la main vague englobant le corps d’Alix en souriant en coin. “Tes qualités. Me fait pas croire qu’on n'a jamais complimenté ton physique Alix. Ce serait un gros mensonge.” Azarias n’était pas aveugle et puis il ne pensait pas que le sexe était forcément à mettre en opposition avec compliments. Il ne voyait Alix que pour des nuits passionnées et d’une luxure débordante, mais quand il était avec lui, il n’était qu’avec lui, entièrement et donc il n’y avait pas de mal à lui glisser ce genre de mots, même si sûrement que dans son état normal, il ne l’aurait pas dit ainsi. “Bon, il est vrai que ta plus grande qualité c’est quand même ton obéissance. Et qu’il est rare que je trouve autant de soumission chez les autres. Il y a toujours un moment où ils demandent de la douceur ou un échange de positions.” Il grimaça un peu, il était souvent obligé d'accepter s’il voulait terminer sa soirée agréablement et pas frustré avec sa main droite. “Mais ne t’en fais pas, je ne compte pas te noyer sous les compliments, ce n'est pas mon genre, j’aurais trop peur que tu t'accroches après... Et je n'ai pas le temps pour ce genre de choses. Les sentiments tout ça, c’est pour ceux qui ont peur de la solitude. Et puis, je ne donnerais à personne la possibilité d’avoir du pouvoir sur moi.” Sa main laissa tomber le petit carré de peau qu’il pouvait toucher, pour glisser sur le pantalon et caresser le mollet et le haut de son genou.

❖❖ Alix ❖❖

Tu n'y peux rien, tu as beau être soumis, tu ne peux pas t'empêcher de tester les limites de tes partenaires à un moment donné. Ça t'amuse, tu aimes découvrir leurs réactions, ça ne manque jamais d'être intéressant. Et celle d'Azarias te donne encore plus envie de continuer sur ce terrain-là. Mais tu es quand même partagé entre l'envie de jouer et celle de le contenter à tout prix. Tu regardes ses doigts toujours accrochés à ta cheville et tu souris, appréciant le contact. Même tu échappes un nouveau petit rire. « Ça tombe bien, je ne compte aller nulle part. Pas sans toi, en tout cas. » Tu ne vas certainement pas laisser filer  ta chance de passer une nouvelle incroyable nuit dans ses bras. Non, impossible. Est-ce qu'il se montrerait aussi possessif s'il ne t'avait pas trouvé dans les bras d'un autre ? Peut-être pas. Mais tu aimes ça, c'est indéniable.

Tu laisses ton regard s'évader une seconde sur la piste de danse avant de secouer la tête. C'est à croire que vous ne vivez pas dans le même monde, mais c'est sans doute plus facile quand on est celui qui mène la danse. Bien sûr, tu le fais à ta façon, et jusqu'à un certain point mais malheureusement ça ne dure jamais bien longtemps, sinon tu perds ce que tu désires le plus. « Je n'ai pas dit que ça n'arrivait jamais. C'est juste que quand ils se rendent compte de ce que je préfère, mes partenaires cessent en général le superflu. » Et les compliments en font partie, entre autre. Pour toi, ce n'est pas le cas, mais encore une fois, au bout du compte ce n'est pas toi qui mène la danse. Tant pis, cela fait longtemps que tu t'y es fait, que tu as accepté tout ça. Mais entendre Azarias t'appeler une divinité c'était... bien ?
Un rictus revient sur ta bouche quand il parle de sentiments, et de pouvoir. « Ne t'en fais pas pour ça. Je ne fais pas ce genre de chose. » Tu pourrais presque te traiter toi-même de menteur, mais ce n'est même pas un mensonge, pas vraiment. Parce que pour tomber amoureux de quelqu'un, il faudrait que tu te prennes à imaginer que quelqu'un puisse t'aimer, ce toi, l'autre toi, les deux en même temps sans distinction. Et tu sais que c'est impossible, c'est pour ça que tu as tiré un trait sur l'amour depuis des années maintenant. Ça ne veut pas dire qu'une partie moins infime que tu l'aimerais n'espère pas que ça puisse un jour arriver, mais tu parviens toujours à l'étouffer. « La vie est compliquée quand on a des goûts marginaux. Et les gens qui sont capables de tomber amoureux ne font pas mal. » Tu as déjà essayé, on va pas se mentir. Et tu sais parfaitement te faire mal tout seul quand ton partenaire n'en fait pas assez, ou que tu n'as simplement pas la possibilité de trouver quelqu'un rapidement, mais ce n'est pas pareil.

Les frissons que la main d'Azarias provoque finissent par te faire lâcher un ronronnement étouffé entre tes lèvres closes. Tu poses ta main sur son bras et la remonte lentement sans pour autant te rapprocher de trop, ce n'est que le bout de tes doigts qui parvient à effleurer son cou. Tu passes pensivement ta langue sur ta lèvre inférieure. « Et puis qui aimerait un dépravé comme moi ? J'aime trop le sexe... et j'aime trop la douleur. Souvent, ils finissent par avoir peur de moi et me traiter de taré. » Tu te mets à rire. Tu ne sais pas si c'est la vue trop abondante de ton sang ou le fait que ça ne te panique jamais, mais il y en a eu quelques uns pour s'enfuir en se demandant si t'étais pas en train d'essayer de te suicider.

Il tenta de se souvenir quand durant leurs trois premières rencontres ils avaient autant discuté? Et la réponse était jamais.  Jamais ils n’avaient pris le temps d’échanger comme cela et Azarias était légèrement déstabilisé par tout ça. Parce qu’il échangeait rarement avec ces plans du soir, ce n’était pas pour leurs discussions qu’il cherchait à les attirer. S’il voulait parler, il avait ses amis et sa famille. Il se demandait comment ils avaient pu en venir à échanger autant de paroles, comme s’ils étaient en rendez-vous ou des vieux potes qui se retrouvaient pour échanger leur avis sur des choses bateau de la vie. Il se gratta de nouveau les joues se mordillant la lèvre observant l’asiatique.  Ce n’était pas forcément désagréable, simplement surprenant. Il secoua un peu la tête, pour faire taire ses pensées parasites et s’étira un peu.

❖❖ Azarias ❖❖

Puis, lentement, il se redressa pour se pencher au-dessus de lui, le recouvrant presque entièrement de son corps. “Bien, je suis ravi de l’entendre, parce que je ne comptais pas quitter ce trou sans toi.” Il en avait assez de discuter, surtout de choses comme les sentiments et les réactions des autres amants d’Alix. “Ecoute, je ne suis pas là pour te rassurer sur ta vie sentimentale ou te dire des phrases bateaux du genre, un jour tu trouveras le bon. Ceux qui fuient sont sûrement des cons, bien qu’ils aient peut-être raison d’avoir peur. Mais tu ne te changeras pas et tant que tu ne t'ouvres pas la jugulaire devant moi, je t’avoue que je me branle bien de ce que tu fais.” C’était peut-être un peu dur dit comme ça, mais ce n’était pas totalement faux. Azarias n’était pas un connard sans cœur, mais il ne voulait pas s’investir trop sentimentalement. Parce que s’il commençait, il allait finir par apprécier Alix pour autre chose que le sexe et ce ne serait plus pareil.  “Je n’ai pas dit que les gens amoureux faisaient du mal, j’ai simplement dit que l’amour, rend dépendant et que je refuse d’être dépendant de quelqu’un et que ça me ferait chier qu’on le soit de moi. J’aime avoir le contrôle, mais une personne amoureuse c’est casse-couille et faudrait que j'arrête de papillonner…" Et ça ce n'était pas demain la veille que ça se produirait. Et il faudrait vraiment une personne  extraordinaire pour le faire s’assagir. Et cette personne aurait sûrement du pain sur la planche. Surtout pour lui faire tomber le masque du type cynique et désabusé de tout. Parce qu' au fond, Azarias était un chic type. C’était en quelque sorte aussi sa façon de se protéger.

Il ne rebondit pas quand Alix se décrivit lui-même comme un dépravé. Qu’est-ce qu'était la dépravation ? Si l’asiatique pouvait être décrit avec cet adjectif, sûrement que lui aussi alors. Puisqu'il était le pil de la pièce, son partenaire en était la face. Alix aimait souffrir, Azarias aimait donner du plaisir dans la souffrance, contrôler, dominer. Ils s'étaient bien trouvés et bien assortis pour un regard extérieur. Mais Azarias ne voulait pas le voir ni même y penser. Il frôla ses lèvres des siennes, toujours à demi couché sur lui, ses mains glissant lentement mais sûrement sur ses hanches. “Tant mieux pour moi alors, parce que s’ils se tirent, ça veut dire que tu dois trouver de nouveau quelqu’un pour s’occuper de toi et ça me laisse la place libre.” Il laissa un petit sourire carnassier se dessiner sur ses lèvres, alors que ses yeux scrutaient le visage maquillé qui brillait vraiment beaucoup. Il devait avoir les pupilles si dilatées. Mais il s’en fichait un peu, disons qu’il avait conscience d’être bien haut, c’était assez amusant, il se demandait si cette substance ne rendrait pas les choses encore meilleur. Ses mains se frayèrent un chemin sous le haut de son partenaire se fichant d’être en public, il avait du mal à résister à Alix. Il chercha ses lèvres qu’il mordilla longuement avant d’enfin l’attirer dans un baiser passionné et long. Il joua avec sa langue, ses mains pinçant parfois la peau dorée qui s'étalait sous ses doigts. Le parfum d’Alix tout entier l’avait aspiré, il ne voyait plus vraiment d’hallucination, enfin si mais toutes étaient en rapport avec l’asiatique. Il le voyait tellement bien, comme si le reste autour était devenu flou et que seul Alix avait une forme bien définie et dessinée. Ses mains, traçaient les contours finement fuselés de ses muscles, comme s’il était lui-même un sculpteur qui découvrait son chef-d'œuvre. Et quel chef-d'œuvre, une pièce vivante, mouvante qui changeait de forme en fonction de la lumière, de sa position. Tout en lui, lui donnait l’impression de toucher la perfection des doigts. Bien, il était évident qu’il planait à cent mille. Tant pis, il ferait avec.  Il savait au fond qu’il ne devrait pas se laisser aller, pas ici, mais il avait beaucoup de mal à se réfréner, la drogue dans son organisme semblait l’avoir complètement désinhibée. Il glissa ses lèvres sur sa mâchoire puis dans son cou. Sa langue autant que ses dents laissaient une trace de leur passage.

❖❖ Alix ❖❖

Enfin – enfin ! – Azarias se rapproche de toi, tu t'allonges un peu plus contre le dossier en passant tes bras autour du cou du beau brun. Mais tu fais une petite moue et te retiens de lever les yeux au ciel. Qui a dit que tu voulais qu'on te rassure ? Est-ce que tu as à ce point l'air une pauvre petite chose fragile ? Les gens ont tendance à penser que les masochistes ont des problèmes psychologiques voire psychiatriques à régler, tu ne peux parler qu'en ton nom évidemment, mais ce n'est pas le cas pour toi. C'est pas comme si tu cherchais à combler quoi que ce soit avec la douleur, tu aimes ça voilà tout. Tu n'as pas non plus envie de mourir. D'accord, tu profites sans doute un peu trop de ton don pour aller un peu plus loin que les autres sans te mettre vraiment en danger, mais en quoi c'est un problème si tu ne te retrouves pas à l'hôpital. Même si ce serait un vrai problème si tu devais te retrouver à l'hôpital où tu travailles pour un accident de ce genre alors que tu portes ces fringues. C'est pour ça que le détail qui arrive toujours à te faire garder un certain contrôle de toi.

Tu caresses doucement sa nuque en réfléchissant. C'est évident que la dépendance c'est pas son truc, mais est-ce qu'il est assez naïf pour penser que jamais personne n'est tombé amoureux de lui ? Ce n'est pas parce qu'on fait en sorte de ne pas s'attacher aux gens qu'ils ne le font pas, et un apollon tel que lui... tu es certain que plusieurs hommes et femmes ont déjà eu le coup de foudre. Tu t'apprêtes à lui poser la question quand ses lèvres effleurent les tiennes, interrompant aussitôt le fil de tes pensées. Tant pis, ça sert à qui de réfléchir ? Tu te plonges dans ses magnifiques yeux noisette à la pupille extrêmement dilatée, et souris en même temps que lui. Honnêtement, il y a peu de tes partenaires que tu ne laisserais pas immédiatement tomber pour pouvoir être avec Az, mais il est hors de question que tu le lui dises. Tu n'aimerais pas qu'il comprenne les choses de travers et se mette à imaginer que tu ressens quelque chose de plus profond pour lui. Parce que ce n'est pas le cas. Encore moins si c'est pour risquer qu'il ne veuille plus jamais te voir. « Tu peux venir t'occuper de moi quand tu veux, » soupires-tu plutôt avant qu'il ne capture ta bouche.
Tu enfonces tes doigts dans ses cheveux de jais quand sa langue rejoint la tienne, alors que tu sens ses doigts qui pincent ta peau. La légère douleur t'arrache quand même quelques gémissements que tu ne prends pas la peine de retenir. Azarias sait bien ce qu'il est en train de faire de toute façon, et toi tu te perds complètement dans les sensations qui te submergent doucement. La passion de son baiser, la douleur qui monte de tes hanches, le poids de son corps sur toi.

Quand il rompt le baiser, tu es à deux doigts d'enserrer sa taille entre tes cuisses. Tu tournes légèrement la tête pour lui laisser la place de migrer le long de ta mâchoire et sur ta gorge. Et puis ton esprit recommence à fonctionner quand tu aperçois les corps en mouvement à plusieurs mètres devant toi. Putain, comment t'as réussi à oublier que vous êtes dans un lieu public ? Ce serait mentir de dire que tu n'as jamais fait de cochonneries dans un lieu public, mais en général tu te débrouilles pour que ça se passe dans les toilettes, histoire qu'il n'y ait pas tout le monde autour de toi. Tu n'es pas sûr que ça te gênerait, vu la facilité avec laquelle tu fais abstraction de tout ce qui n'est pas Az, mais vous risqueriez de vous faire dégager et ça t'embêterait de ne plus pouvoir revenir ici. Tu ravales ton gémissement quand ton regard croise celui d'une femme qui passe à quelques mètres. « Hey 'Monsieur-je-refuse-d'être-dépendant', » tu l'interpelles en essayant de passer tes mains entre vous pour le repousser, ce qui n'est pas facile vu que tu n'en as pas du tout envie ! « On ferait peut-être mieux d'aller danser un peu... tu sais, pour éviter que les autres clients aillent se plaindre que deux exhibitionnistes ont décidé de se sauter dessus ! » Cette fois encore, tu te mords la lèvre pour réprimer un soupir. Tu approches la bouche de son oreille et la mordille doucement. « On a toute la nuit, après tout. »

❖❖ Azarias ❖❖

Le monde autour était devenu un mélange de couleurs et de sons qui se mélangeaient en une mélasse indigeste et dont il n’avait pas envie de faire de cas. Il se fichait du monde en cet instant précis, il n’y avait plus qu’Alix qui comptait, aidé de toute évidence par la pilule magique que la rouquine lui avait fait fondre sur la langue. Langue qui était maintenant perdue sur l’épiderme caramel de son partenaire. Qui récoltait le sel de sa peau, mélangeait au goût âcre de sa sueur, de son parfum et de son maquillage. Ses doigts remontèrent lentement sur le torse, glissant, griffant, pinçant, offrant flatterie et punition. Il aimait sentir le corps en dessous du sien réagir, s’offrir un peu plus, se tendre, chercher à fuir ou au contraire en demandait plus. Il aimait être le responsable de ces changements. Il aimait contrôler ces changements et souffler le chaud et le froid à sa convenance. Là pour le moment, c’était surtout le chaud, il avait chaud, il faisait chaud et le corps d’Alix était chaud contre le sien. Cette chaleur rendait l’ambiance encore plus électrique. L’agent immobilier était tellement concentré sur Alix, sa respiration, son corps et ses réactions, qu’il en avait oublié le lieu. La musique était devenue un rythme auquel il ne faisait plus attention, la foule avait disparu. Il n’y avait plus qu’eux deux et ce canapé minable qui allait sûrement rendre l’âme bientôt. Alors qu’il allait reprendre les lèvres de l’asiatique pressé sous lui, il sentit ses mains le repousser. Mollement, mais il le repoussait quand même.

Il grogna un peu, tant aux mots qu’aux gestes et frémit en sentant ses dents sur son lobe d’oreille, revenant peu à peu à la réalité. La foule reprit son droit, la musique revient taper à ses tympans dans un rythme endiablé. Il fit une petite moue, mais il savait qu’Alix avait raison. Mais il n'avait pas du tout envie d’arrêter ici, maintenant qu’il avait son goût sur ses lèvres, c’était comme refuser de l’eau à un mort de soif. Il se recula, à contre-cœur, devant y mettre toute sa volonté. Il mêla ses doigts à ceux de l’autre homme et le tira vers lui hors du canapé. “D’accord…” Azarias n’était pas un fondu de la danse. Ce n’était pas pour ça qu’il venait dans ce genre de lieu, mais avoir la chance de voir le corps du bellâtre devant lui, se mouvoir sous le rythme de la musique et la fumée artificielle. Il était presque certain que cela en vaudrait la peine. Il le tira avec lui vers le reste de la foule mouvante. Marchant à reculons sans quitter Alix des yeux. Arrivé à destination, il attira l’autre homme contre lui, glissant ses mains sur ses bras, puis sur ses hanches, sa bouche retrouvant le chemin de son cou. Ondulant lentement contre lui. Azarias avait beaucoup de qualités mais la danse ne faisait pas vraiment partie de ses talents. Il ne se remuait pas trop mal, mais il savait qu’il ne ferait jamais carrière dans ce milieu.

Cependant, ce n’était pas pour montrer son talent dans le domaine de la danse qu’il avait acceptée, mais surtout pour avoir la chance d’observer le corps d’Alix ondulait. Enfin, il ne voyait pas Alix vu sa position, ses lèvres toujours collées contre la peau fine de son cou. Il avait dû arrêter l’exploration de son corps, mais il avait du mal à rester totalement sage et inactif. Surtout que c’était un peu l'avantage de ce genre d’endroit. “C’est bien parce que c’est toi que je viens sur la piste de danse. Ce n’est pas vraiment ce que j’aime le plus dans ce genre d’endroit.” Réussit-il à murmurer contre sa peau entre deux baisers et morsure. Mais comment résister à ça ? Il rigola un peu intérieurement en se disant que Alix allait avoir la marque de son passage et cela fit ronronner le monstre dans son ventre. Il était très fier de savoir que Alix devrait soit assumer soit cacher. Mais que le prochain qui passerait par là, devrait faire avec son marquage à lui. Et cela remplissait d'orgueil.

Les corps se pressaient contre les leurs, la piste de danse était bondée mais tant pis, cela l'obligeait à être encore plus proche d’Alix. Lentement et presque à contrecœur il défit ses lèvres de son cou avant de plonger son regard Hazel dans celui de son partenaire de danse. Il remonta une de ses mains de sa hanche à son visage, passant avant ça, sur son ventre plat et ses pectoraux. Un de ses doigts glissa sur les lèvres de son acolyte.“Cette musique n’est pas vraiment faite pour danser, le rythme ne s’y prête pas du tout.” Malgré ces mots, ça ne l’empêcha pas d’onduler contre lui, une de ses mains joueuses glissa sous son haut, venant courir sur le ventre plat d’Alix. “Et tu es trop vêtue pour que ça me plaise vraiment… Mais je suis certain de pouvoir trouver quelque chose d’agréable à faire de cette activité…”
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MessageSujet: Re: Stay calm and keep dancing   Stay calm and keep dancing EmptyVen 15 Avr - 14:38
T. Alix Saddler
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❖❖ Alix ❖❖

Vraiment, qu'est-ce que c'est que ces façons d'oublier tout le reste ? T'es plus un ado qui vit ses premiers émois. Comment un baiser et quelques caresses peuvent-elles te faire perdre le nord comme ça ? D'accord, c'est le cas d'Azarias aussi, mais lui au moins il est complètement en train de planer. Toi, t'as même pas l'excuse d'avoir trop bu. Alors reprends-toi, maintenant. Pense aux gens autour de vous. Pense à la piste de danse que tu as d'habitude du mal à quitter. Ça fait plus d'une semaine que tu as envie d'aller te déhancher, et tu n'y es resté qu'un quart d'heure avant qu'Azarias ne vienne t'enlever.
Tu te sens un peu plus maître de toi quand il se redresse, tu es content qu'il accepte ta proposition même si ça n'a pas l'air de l'enchanter. Il attrape ta main et te relève avant que vous ne partiez vers les corps dansants. Ton regard se perd une seconde sur vos doigts entrelacés. Non, non, ce n'est pas mignon, et ce n'est pas agréable. Alix, merde. Tu souffles discrètement. Tu as peut-être besoin de te saouler ce soir, plus que tu ne le pensais. Et quand ce sont ses yeux que tu croises à nouveau, ça n'arrange rien à tes pensées que tu n'arrives pas à contrôler. Tu te concentres sur ses pupilles dilatées. Tu vois, Azarias est peut-être plus attentionné que la plupart de tes amants, mais il n'est clairement pas dans son état normal.

Une fois sur la piste de danse, tu te détends un peu, te disant que tu allais pouvoir te changer un peu les idées mais tu te retrouves très vite dans les bras de ton partenaire et ton corps se met à bouger par instinct, tes bras s'enroulant autour de son cou encore une fois. Tu ondules au même rythme que lui en sentant avec délice sa bouche se poser une nouvelle fois sur ton cou. « Oh vraiment ? » parviens-tu à souffler sans gémir. « J'en suis honoré ! » Tu grimaces légèrement en sentant ses dents s'attarder sur un seul endroit, tu arrives presque à sentir ta peau devenir plus rouge, peut-être même violacée. Heureusement, entre le maquillage et ton don, tu n'as encore jamais eu à laisser le gentil Alix être interrogé sur ses nuits agitées. Mais tu ne l'empêches pas, non, tu aimes les marques sur ton corps. Non, non, ne pense pas que tu aimes d'autant plus si c'est Az qui les fait !

Tu peines à rétablir ne serait-ce qu'un centimètre de distance entre vous, mais c'est plus facile quand il cesse d'embrasser ta gorge. Ses yeux remontent au tien et sa main à ton visage, tu te sens trembler légèrement. Bon, peut-être que tu es simplement dans une phase tu as besoin d'un peu de tendresse ? Ça t'est déjà arrivé, et ça ne dure jamais bien longtemps. Mais ça ne veut pas dire que tu attends autre chose. Non. Putain pourquoi est-ce qu'il a fallu qu'il parle de sentiments ? Maintenant ton cerveau fait n'importe quoi.
Tu ris doucement quand il se plaint que tu es trop habillé, tu essaies de ne pas te tendre de plaisir en sentant ses doigts glisser à nouveau sur ton ventre. « Ah non, on ne critique pas ma tenue, c'est une de mes préférées ! En plus, quand je sors nu je provoque des émeutes, alors on m'a demandé d'arrêter. » Une lueur sarcastique illumine ton visage puis tu repousses la main qui te fait si bien frissonner. Tu t'approches une seconde pour déposer un baiser sur sa bouche et, bordel, il te faut toute ta volonté pour réussir à ne pas l'approfondir. « Sois pas grincheux, je suis sûr que je peux t'apprendre à aimer la danse. » Avec un clin d’œil, tu te mets à bouger contre lui. Enfin, pas contre, parce que tu parviens cette fois à te tenir à quelques centimètres salvateurs qui te permettent de te concentrer sur tes pas de danse langoureux. Tes mains l'effleurent parfois, tout comme ton regard, tu ne peux pas t'en empêcher, et tu ne peux surtout pas t'empêcher de le séduire, c'est aussi pour ça que tu aimes danser.

❖❖ Azarias ❖❖

Un enfant boudeur, voilà ceux à quoi il devait ressembler durant le chemin pour la piste de danse et même après. Quand il quitta le cou d'Alix et qu’il sentit que ce dernier tentait de garder une distance raisonnable avec lui. Cela l'agaçait, le frustrait, le tendait. Plus que ce que cela aurait dû le toucher. Normalement il s’en fichait un peu, mais pas avec Alix et cela le faisait grandement chier d'être tributaire des caprices d’un seul homme. Il était un Sangsans il n’était assujetti à personne. Il n’était l’esclave de personne. Or là, il en avait conscience, il était esclave de ses sens. Il ne savait pas si c’était un effet secondaire de la drogue avalée plus tôt, mais il avait beaucoup plus conscience de la présence d'Alix à ses côtés, tout était plus fort, plus vrai, comme s'il ne ressentait pas avec son corps mais avec son âme. Il avait une telle conscience d’Alix à ses côtés que de ne pas le toucher, de devoir rester loin de lui, même de quelques centimètres semblait être une torture inhumaine. Et il n’avait pas l’habitude d’être celui qu’on torture. Comment ? Depuis quand Azarias Sangsans laissait des personnes avoir autant de pouvoir sur lui. Il y penserait demain, enfin, s’il se souvenait de quoi que ce soit. Enfin, il se souviendrait d’avoir croisé Alix, mais sûrement pas de toutes les pensées parasites qui venaient se mélanger dans un magma dégoûtant de sensiblerie dans son esprit embrumé. Il fit une nouvelle moue, grognant cette fois quand l’asiatique repoussa ses mains. Pourquoi ? Immédiatement, il observa autour de lui, tournant la tête dans son dos pour être certain qu’il ne le repoussait pas pour attirer un autre prétendant. Mais non, personne ne semblait regarder dans leur direction. Le monstre nommé jalousie se rendormit à demi dans son ventre et il reporta son attention sur l’homme à la peau dorée devant lui.  

"Pourquoi je ne suis jamais dans les parages quand tu sors nu ? Qui sont les idiots qui t’ont demandé de ne plus faire ?” Il rigola un peu, imaginant la scène d’un Alix nu comme au premier jour marchant dans la rue, mais le monstre dans son ventre n’aima pas les regards qu’il imaginait se poser sur son partenaire. Azarias, laissa un long moment passé, pour se calmer, depuis quand il était jaloux de son imagination ? Il fallait vraiment qu’il refuse les cachets qu’on voudrait lui glisser dans la bouche pour une prochaine fois. Il avait beau bien apprécié certains des effets secondaires. D’autres comme cette hypersensibilité, ce sentimentalisme dégoulinant et cette jalousie hors normes n’étaient vraiment pas à son goût. “Et je n’ai pas vraiment critiqué ta tenue, tu es magnifique là-dedans, mais j'avoue que tu l’es bien plus sans rien, avec seulement tes jambes autour de ma taille…" Murmura-t-il doucement, avec un petit sourire amusé sur les lèvres. C’était un peu les montagnes russes dans son esprit. Passant de la jalousie à la séduction en moins de temps qu’il en fallait pour changer de chemise. Le Sangsans répondit au baiser et alors qu’il allait l’accrocher de nouveau par les hanches à l’aide de ses mains, il sent de nouveau que son vis-à-vis se recule de nouveau. Et Azarias aime de moins en moins ça. C’était amusant au début, mais il n’était pas des plus patient et ce petit jeu qu’il ne comprenait pas bien, parce qu’il n’avait pas l’esprit bien clair.

La suite des mots d'Alix le rendirent légèrement curieux. Il se demandait bien comment il comptait lui faire aimer la danse. Il connaissait le minimum des danses de salon, ordre de sa grand-mère, un Sangsans doit pouvoir se mêler au meilleur des mondes. Mais pour ce qui était du reste…  Il y avait des danses pendant les messes, mais ce n’était pas la même chose. Dans les clubs, la plupart du temps il trouvait juste ridicule de bouger sur place sans grâce. Même s’il devait avouer que la statue grecque qu’il avait devant lui, n’en manquait pas de grâce, ni même de sensualité. “Je suis presque certain que tu ferais aimer la danse au pire des rabat-joie Alix…” Le clin d'œil lui tira un petit sourire amusé et il leva les yeux au ciel avant de reporter ses yeux sur lui.  Il ne bougeait pas lui-même, il se contentait d’observer, mais en même temps qui serait assez idiot pour ne pas profiter du spectacle… Son regard glissa sur le corps de l’asiatique comme l’eau sur la roche. Il porta ses mains sur ses hanches pour suivre ses mouvements, enfin, plus ou moins, ses bras se contentaient d’accompagner les hanches dans leurs ondulations hypnotisantes. Mais le reste de son corps ne bougeait pas. Il voulait l’attirer contre lui, hanche contre hanche. Peut-être que là il ferait l’effort de bouger. Mais d’un autre côté, trop proche, il ne pourrait plus le regarder bouger sur le rythme qui faisait se mouvoir en une seule entitée la foule réunie. “Peut-être que tu peux me faire aimer la danse en effet.”

❖❖ Alix ❖❖

Ce que tu peux aimer les mimiques qui passent sur ce visage. Tu ne peux nier que voir ses yeux s'éclairer ou s'assombrir et sa bouche se tordre au gré de ses pensées est un spectacle très divertissant. Tout comme tu ne peux pas nier que chacun de tes gestes est calculé pour pouvoir faire machine arrière au cas où tu serais allé trop loin. Qu'il ne s'énerve pas, qu'il ne te plante pas là. Bien sûr que tu ne le repousses pas par envie, au contraire, s'il n'en tenait qu'à toi, il y a longtemps que tu te serais agrippé à lui comme un koala à son eucalyptus préféré, mais en public tu n'as pas le choix d'avoir un minimum de tenue. Encore une fois, tu pourrais tout aussi bien l'entraîner dans les toilettes pour laisser libre cours à vos envies mais... non, tu n'as pas vraiment envie d'un quickie. Pas avec Az. Si tu ne peux pas profiter de la nuit entière, à quoi bon ? Surtout pour une fois que tu es certain de ne pas être appelé en catastrophe dès l'aube pour rempiler une garde de seize heures.

Pas ce soir. Ce soir tu peux t'amuser comme tu en as rarement l'occasion. Et si tu n'en profite pas tu t'en voudras la prochaine fois que tu n'auras pas cette chance. Donc tu danses. Tu danses contre cet adonis, possiblement l'homme le plus beau que tu aies jamais vu de ta vie et, soyons honnête, t'as eu l'occasion d'en voir pas mal déjà. Par moment, tu fixes ton regard sur le sien, appréciant la façon dont il regarde ton corps en train de bouger. Ondulant presque comme un serpent, t'approchant de lui sans le toucher vraiment, t'écartant mais jamais trop pour ne pas risquer de le voir porter son attention ailleurs. Mais non, elle est sur toi. Un sourire se glisse sur tes lèvres quand il pose ses mains sur ta taille accompagnant tes mouvements pendant que son corps reste toujours immobile. Tu t'enlèves rapidement de la tête qu'il est mignon. Encore une fois, non, non. Pas mignon. Pas adorable. Déjà parce qu'il pourrait te planter

Tu te retournes dans ses bras, appuyant le haut de ton dos contre son torse, renversant ta tête sur son épaule. « Mais oui, allez... danses avec moi, s'il te plaît. » Tu donnes à ta voix un ton suppliant, légèrement gémissant. « Après, on fera tout ce que tu veux... » Comme si c'était pas déjà prévu... Tu lèches la peau juste sous ton oreille avant de te redresser et te retourner pour ne pas finir à nouveau emprisonner dans ses bras. Et perdre à nouveau ta capacité à réfléchir plus de deux secondes avec ton cerveau.
Mais tu es toujours concentré sur Azarias, si bien qu'il te faut deux ou trois secondes pour te rendre compte qu'un corps s'est approché de toi. Une main monte le long de ton dos sur ton épaule alors qu'une bouche inconnue s'écrase contre ta nuque. Un frisson légèrement dégoûté te parcourt et t'arrache une grimace, parce qu'aux dernières nouvelles tu préfères quand même avoir eu l'occasion de donner un consentement préalable avant ce genre d'attaque par surprise.

Tu évites soigneusement de regarder le visage d'Azarias avant de repousser l'homme sortit de nulle part. Tu es un peu soulagé de ne pas tomber sur un visage connu, tu dois l'avouer. Cela ne devrait pas être difficile de t'en débarrasser. « Euh excuse-moi, je suis déjà avec quelqu'un ! » Tu lèves une main vers le torse de l'homme pour le repousser mais il attrape aussitôt ton poignet et le serre fort en   essayant de t'attirer vers lui. « Allez, viens danser ! » L'onde de douleur se répand, gluante, recouvrant tout et, comme toujours, te faisant trembler de plaisir. Tu dois te mordre la bouche pour retenir un gémissement alors que tu essaies de récupérer ton bras. « Non, je suis pas intéressé. » Malheureusement, ta voix n'est plus aussi sûre, pourtant tu n'as pas changé d'avis, mais ce serait plus facile si cette brute arrêtait de te faire mal.

❖❖ Azarias ❖❖

Peu à peu, il se laissa aller, se laissant emporter par l’ambiance et surtout par les mouvements hypnotisant d’Alix. Pas besoin d’aimer la danse pour apprécier les mouvements fluides de son adonis. C’était hypnotisant, c’était à en perdre la tête. Ses mouvements étaient tellement fluides qu'il avait l’impression de voir un serpent se dandiner devant lui. un serpent à la fois dangereux mais tellement attirant qu’il était certain que s'il avait été toxique il se serait laissé mordre avec plaisir. Peut-être qu’il était déjà un peu mordu déjà, sans qu’il n'accepte vraiment que ce soit vrai. Il n’y avait eu que trois nuits entre Alix et lui. Mais trois nuits qui lui avaient laissé un goût de reviens-y sur les lèvres, dans le corps. Il avait parfois revu plusieurs fois un ou une partenaire. Mais ce n’était pas la même chose avec l’asiatique. Il y avait quelque chose qui faisait qu’il repensait parfois à Alix, alors qu’il était avec quelqu’un d’autre. Où qu’il était au travail. Se serait mentir de se dire qu’il ne venait pas ici pour tenter de le croiser par hasard. Ce soir les laws avaient décidés d'être clément avec Azarias et de calmer ce feu intérieur qui s'était embrassé en lui. Et seul Alix arrivait à le calmer. Ou à rendre pire, mais d’une façon tellement agréable. Souffler sur un incendie pour le rendre pire c’était une erreur sûrement, mais Azarias ne voudrait pas que cette passion qui lui enflammait les veines s’arrête brutalement. Quand il aurait conscience de cela, qui sait comment il allait réagir, s’enfuir ? S’éloigner d’Alix ? Sûrement, c’était le scénario le plus semblable. Mais peut-être que pour leur bien à tous les deux, il ne s’en rendrait jamais compte et que leur petit jeu pourrait continuer ainsi indéfiniment.

Le regard ourlé de noir et de paillettes d’Alix plongé dans les siens, ses mouvements fluides, la lumière qui se reflète sur eux. Azarias était captivé, tel un papillon qui cherchait à s’approcher d’une lumière en sachant que ce serait sa fin. L’agent immobilier était sous le charme, complètement séduit par ce chef-d'œuvre qui se mouvait devant lui. Il le laisse se retourner ses mains courant immédiatement sur son ventre et son torse, et cette voix suppliante… Il se mordit la lèvre avant de laisser sa bouche glisser dans les cheveux pleins de gel et dans la peau du coup craquant complètement et laissant ses hanches suivre le mouvement de celle d’Alix. “Ce que je voudrais ? Vraiment ? Tes promesses sont alléchantes, soit à la hauteur...” Il savait qu’il le serait, mais il n’allait pas se montrer trop gentil avec lui quand même. Lui montrait que quoi qu’il arrive il obtiendrait ce qu’il voulait. Alors que Azarias ne donnait jamais rien d’habitude… Sauf du plaisir, mais il ne faisait que rarement des cadeaux et il ne se pliait jamais, au grand jamais aux caprices de ces hommes et femmes qui passaient dans ses draps. Un petit gémissement plaintif sort de ses lippes quand Alix reprend sa position initiale. Il aimait l’autre, dos contre torse, collé l’un à l’autre. L’asiatique avait vraiment décidé de jouer avec lui, de le rendre fou, c’était soit ça, soit il voulait lui faire comprendre qu’il ne voulait pas vraiment s’amuser avec lui ce soir.

Il chassa bien vite cette pensée toxique de son esprit, vu leurs débuts de conversation, il était clair qu’Alix voulait passer le reste de cette nuit avec lui, alors le fait de garder cette distance, c’était simplement par jeu. Et Azarias n’aimait pas les jeux quand ce n’était pas lui qui imposait les règles. Il allait lui glisser quelques mots à ce sujet à l’oreille quand il remarqua qu'un homme approchait, d’abord il ne réagit pas, le laissant faire. Après tout, il y avait du monde sur la piste peut-être qu’il allait dévier au dernier moment. Mais non, il observa Azarias un sourire moqueur sur les lèvres avant de poser ses mains sur Alix et de poser sa bouche dans son cou. L’adepte de vaudou vit rouge. Oui, il avait fait la même chose plus tôt, mais ce n’était pas la même chose. Alix lui appartenait, qui était ce type. Un rapide coup d'œil à son partenaire lui fit comprendre que c’était un inconnu et qu’il n’était pas le bienvenu, même s’il ne loupa pas le léger tremblement de plaisir d’Alix. C’était trop. On venait sur son territoire pour prendre ce qui était sien. Le monstre en lui se réveilla, il tira Alix à lui le plaçant dans son dos. Avant de s’approcher de l’inconnu et de porter son regard dans le sien. “Je crois l’avoir entendu dire que tu ne l'intéressais pas…” Azarias était souvent dominateur, mais il n'insistait jamais quand il avait un non et il ne faisait jamais plus que ce qu’on l'autorisait à faire. “Il faut qu’il te le dise en quelle langue ? Tu veux que je te le fasse comprendre autrement ?” Il leva les mains pour l’attraper par le col de sa chemise. “Je n’aime pas du tout qu’on me dérange quand je suis avec quelqu’un connard… Tu n'as pas vu qu’il était déjà occupé ou tu es juste aussi con que tu en as l’air ?” Le monstre était réveillé, Alix était à lui, à lui… Et il ne laisserait rien ni personne le prendre. “Tu veux que je te refasse le portrait ? Tu auras sûrement plus de succès sale con..”

❖❖ Alix ❖❖

Le moment était parfait, pourtant. Bon, il aurait pu sans doute l'être encore davantage sans toutes ces personnes autour de vous. Que tu aimes la foule et le fait d'être entraîné dans la masse mouvante était une chose, mais qu'y aurait-il de plus agréable qu'un tête-à-tête avec ce beau brun ? Pas... non, pas un tête-à-tête romantique, jamais tu n'y penserais, pas du tout. Ce n'était pas ton genre après tout, pas celui de ce toi... peut-être celui du gentil Alix, mais encore une fois, il s'agit de deux mondes qui ne peuvent absolument pas cohabiter.
Parfait donc, jusqu'à ce qu'un indésirable se pointe et se glue à ton corps. Et pourquoi fallait-il que ton corps soit à ce point en roue libre quand il s'agissait de douleur ? Que tu doive réprimer des frissons dès que tu te cognes quelque part est déjà pas toujours facile à gérer, mais il faut qu'en plus tu te mettes à trembler sous la poigne d'un autre homme que ton partenaire de danse ! Non, pire, un autre qu'Azarias ! Parce que ça t'a moins dérangé quand c'est lui qui est venu te voler des bras de l'autre, sans doute un peu trop gentil de toute façon, mais tu vas quand même pas passer de bras en bras toute la soirée.

Tu ne sais pas si Az remarque la réaction de ton corps parce que tu fixes l'homme tandis que tu essaies vainement de te dégager. Az peut-être pas, mais l'autre sent forcément tes tremblements. Heureusement, avant qu'il ne dise quoi que ce soit, tu te retrouves derrière ton éphèbe qui décide de prendre ta défense. Est-ce que tu as eu peur qu'il tourne les talons ? Ça n'a pas l'air d'être son genre, mais tu ne peux pas dire que la pensée ne t'a pas traversé l'esprit. Tu respires enfin alors qu'Az essaie de faire entendre raison à l'inconnu avant de directement le menacer. Merde, quand les choses vont bien ça finit toujours par dégénérer.
Les gens autour de vous s'écartent, ils n'ont sans doute pas envie de se prendre un coup par inadvertance, car l'inconnu ne semble pas près de se laisser menacer gentiment. Il essaie de faire lâcher prise à Az, et tu te retiens de lui lancer un regard sarcastique. Tu vois que c'est pas drôle d'être retenu de force, connard. Même si en d'autres circonstances c'est carrément ton truc...

Tu suis du regard les murmures qui s'éloignent. Plus va et plus la masse s'arrête de danser, ce qui ne va probablement pas tarder à attirer l'attention du barman, ou encore d'un des videurs. Et tu préférerais que ça n'arrive pas. Tu te retournes vers ce furieux dominant en te demandant comment tu vas faire pour réussir à le calmer, ne serait-ce qu'un tout petit peu pour que vous puissiez vous éloigner.
Tu poses une main dans son dos, lentement, en réfléchissant soigneusement à tes mots. « Az, s'il te plait, » tu souffles derrière lui. « Ça vaut pas le coup de se faire virer. C'est qu'un connard, vraiment il en vaut pas la peine. » À cause de la musique tu es quand même obligée d'élever un peu la voix pour être certain qu'il t'entendra, du coup le dit connard t'entend aussi. « Qui c'est que tu traites de connard, tapette ? » Tu hausses les sourcils, t'essaie de calmer Az pour qu'il cogne pas sur ce mec et c'est comme ça qu'il te remercie ? Quelle ingratitude... « Tu peux te le garder ! » il continue en regardant Azarias. « Je veux pas d'un dégénéré qui s'excite dès qu'on le touche ! » Tes joues doivent certainement prendre une couleur profondément rouge et tu sens le regard jugeur de quelques personnes se poser sur toi. Bon, ça aussi tu connais bien, l'humiliation publique... « C'est ça, va chier ! » Et tu tournes les talons. T'as même pas le temps d'y réfléchir que tu es déjà en train de fendre la foule. Peut-être que tu peux trouver un trou de souris pour ne plus jamais en sortir. Ça aurait pas été si grave si tu avais été seul, mais là, tu as un peu peur de ce que ton apollon va penser de toi.

Tu pousses brusquement la porte des toilettes. Désertes. Génial, tu vas pouvoir prendre deux secondes pour te recomposer une expression au moins neutre. Incapable de te regarder dans le miroir, tu te concentres sur ton poignet. Sa grosse paluche de brute a laissé une marque écarlate sur ta peau. Tu vas peut-être même avoir un léger hématome. Tu soupires et fermes les yeux en t'appuyant contre le mur.

❖❖ Azarias ❖❖

De la colère, non pire, c’était de pas de la colère. C’était une fureur sans noir, froide et implacable qui venait de prendre possession de lui. Ce type se prenait pour qui? Cet enfoiré qui en plus osait insulter Alix ? Azarias avait bien envie de lui faire avaler son poing et de le faire valser à sa façon. Quand il insulta Alix, la rage s'enflamma et il le repoussa violemment. Prêt à lui faire sa fête. "Espèce de connard.” Mais la voix d’Alix l’avait légèrement ramené à la réalité et il sentit dans son dos la foule se scinder en deux et il comprit que c’était son apollon qui partait. Il cracha au visage du connard qui venait d’insulter Alix et pointa son doigt sur lui. “Si je te croise de nouveau, je te montrerai qu’on peut trembler d’autre chose que de désir enfoiré ! Et avant d’insulter les autres de tapettes, tu ferais mieux de te regarder dans un miroir connard.” Il bouscula une personne venue sûrement tenter de les séparer mais ne s’arrêta pas. Il partit à la recherche d’Alix, mais trouver quelqu’un dans un hangar mal éclairé, bondé et rempli de fumée ce n’était pas une sinécure. Le petit groupe qui s'était formé autour d’eux finit par tous repartir à chacun de leurs côtés en murmurant sûrement des choses qu’il valait mieux que Azarias n’entende pas. Bordel, comment cette soirée avait pu prendre cette tournure ? Qui était ce type d’abord ? Il se dirigea vers le bar, mais pas de signe d’Alix et il n’était pas facilement manquable dans sa tenue de lumière. Il grogna un peu, dans un état mental légèrement instable. Il ne lui suffirait d’un rien pour exploser. Il ne supportait pas d’avoir laissé quelqu’un insulter Alix et de l’avoir laissé s’en sortir si facilement. Mais l’asiatique était plus important. Cependant, il ne comprenait pas pourquoi il s'était laissé faire. Alix avait à peine réagi à ce qu’il se passait…

Ne le trouvant pas, il se demandait s’il n’était pas carrément sorti, non, pas sans lui dire. Il se retourna un moment, faisant la girouette en tournant sur lui-même afin de tenter de trouver dans la foule le corps  si attirant.  Mais il n’avait vraiment plus l’air d’être dans la salle principale. Il revient vers le canapé qu’ils occupaient un peu plus tôt. Mais non, il y avait de nouvelles personnes assises et toujours pas d’Alix. N’étant pas patient, Azarias commençait déjà à en avoir marre. Mais il ne pouvait pas le laisser là, surtout après ce qu’il venait de se passer. Il passa une main dans ses cheveux, réfléchissant là où il pourrait être avant que de son esprit embrumé ne jaillisse une idée. Les toilettes, bien sûr, c’était un endroit parfait pour se cacher quand on n'allait pas bien. Il soupira et traversa de nouveau le hangar dans l’autre sens. Se frayant un chemin dans la foule qui s'était reformée et avait oublié aussi vite qu’elle s'était intéressée à toute cette histoire.

Il mourait de chaud, ses hallucinations revenaient, il fallait qu’il trouve Alix et qu’il le traîne chez lui. Hors de question de rester dans ce troue plus longtemps. Il comptait bien lui faire oublier ce sale moment. Il s’essuya le front qui dégoulinait de sueur plaquant ses cheveux en arrière. Une des raisons pour lesquelles il n'aimait pas danser en boîte, il faisait déjà très chaud dans ce genre d’endroit, pas besoin de se déhancher sur la piste de danse. Il devait sentir la sueur… Ce serait une bonne excuse pour tirer Alix dans la salle de bain s’il arrivait à le retrouver. Il arriva enfin vers les toilettes et il entra dans celle pour homme repoussant les mains d’un homme qui semblait vouloir l’attirer à lui. Il laissa la porte se refermer dans son dos et il tomba enfin sur Alix. “Tu étais là… J’ai fait tout le club… Tu vas bien ?” Azarias n’était pas un sans cœur et il voulait s’assurer que son partenaire allait bien. Il s’approcha doucement de lui. “Il te fera plus chier, plus personne ne te fera chier. Tu veux retourner danser ? Sinon, ma voiture n'est pas loin et on finit la soirée chez moi, y’a de l’alcool et de la musique aussi tu sais…” Il lui lança un petit sourire en coin et attrapa le col de sa chemise pour le tirer doucement vers lui avant de venir poser ses lèvres dans son cou pour lui faire oublier celles de l’autre abrutie. “Cela ne me dérangera jamais que tu t’excites dès que je te touche… J’adore ça… C’est juste ce connard qui ne sait” Rigole un peu et mord d’un coup sa peau au niveau de la jugulaire avant que ses mains glissent sous son haut pour caresser son ventre et remonter peu à peu le tissu.  Ses hanches venant se coller contre celles d’Alix, sa bouche migrant vers celle de l’asiatique pour l’embarquer dans un long et langoureux baiser alors que son genou força les jambes de son partenaire à s’écarter un pour que sa cuisse vienne appuyer contre son entrejambe.

❖❖ Alix ❖❖

Les paupières fermement closes, tu prends quelques longues inspirations pour calmer les tremblements de ton corps dus, cette fois, à ton énervement et ton malaise. Ça pourrait paraître étonnant vu tes inclinations, mais tu es plutôt du genre pacifique. Bien que ça tienne plus à des raisons assez particulières qu'à une répulsion à la violence que tu n'as clairement pas. Mais te battre, provoquer physiquement quelqu'un pour en venir aux mains, ce n'est pas trop truc. Ça l'a été, quand tu étais plus jeune. Au lycée, il t'arrivait de te battre. Même dans les années qui ont suivi, en particulier les mois qui ont suivi le décès de ta mère, quand frapper t'apportait quelque chose, quand tu n'arrivais pas à te libérer de ta souffrance autrement. Mais tu as surmonté ça, et tu as mûri... et, surtout, il y a des moments où tu n'arrives même pas à contrôler tes propres réactions à la douleur. Parfois, ton corps l'accepte comme une douce amie, l'effet est agréable, presque tendre. Plus souvent, la moindre décharge arrive à te mettre dans un état second, c'est tellement fulgurant que tu ramperais pour en demander plus. Se battre dans ses conditions, ça devient vite compliqué, alors tu as simplement décidé qu'une autre approche était plus raisonnable.

Heureusement, tu arrives de temps en temps à un équilibre un peu précaire. Comme celui dans lequel tu te trouves maintenant, tenant ton poignet et faisant de ton mieux pour ne pas raviver un peu plus la douleur. Au lieu de ça, tu entoures ton poignet de tes doigts alors que tu te concentres pour aider la blessure à se résorber un peu, juste assez pour qu'elle ne risque plus de te faire mal, et avec un peu de chance tu arriveras vite à l'oublier. Ça ne dure que quelques secondes, plus ne serait pas nécessaire et tu n'as pas envie de t'épuiser à cause de ça.

Tu rouvres les yeux en entendant la porte s'ouvrir, et tu vois Azarias entrer. Tu hausses les sourcils, surpris. Son regard se pose sur toi et ses paroles te surprennent encore un peu plus. Il t'a cherché ? Tu ne t'y attendais pas vraiment. Tu pensais qu'au pire il aurait attendu dans la salle, avec un peu de chance tu aurais pu le rejoindre avant qu'il n'ait trouvé quelqu'un d'autre. Mais, non, il t'a cherché. « Excuse-moi... oui ça va. » Il doit se demander pourquoi tu n'es pas simplement rentré de le lard de ce mec qui t'a insulté, tu n'es pas du genre à te laisser faire. Mais tu ne pouvais clairement pas risquer qu'il te frappe, risquer de faire basculer ce faible équilibre au milieu d'une foule, devant Az.

Tu lui rends son sourire et soupire de bien-être en sentant ses lèvres se poser sur ton cou alors que tu te retrouves à nouveau collé contre son torse. Tu l'écoutes, tu le sens, sa voix délicieusement grave fait vibrer ta peau. Tes pensées arrivent enfin à se calmer et tu t'efforces de ne pas réfléchir à comment il peut te faire cet effet, alors que ton corps est bien loin d'être calmé. Il se presse contre toi, un gémissement s'étouffe dans votre baiser quand sa cuisse se frotte contre ton entrejambe. Tes mains retrouvent rapidement le chemin de sa nuque, tu arrives à écarter ta bouche une seconde pour répondre à sa question. « Peu importe où, j'ai juste envie d'être avec toi. » Tu déposes un baiser sur ses lèvres tellement tentantes. « J'ai eu peur que tu sois embarrassé à cause de ce qui s'est passé... à cause de moi. » Tu n'as pas envie qu'il pense que tu as voulu t'éloigner de lui, tu avais juste besoin d'un moment. Et maintenant, pour une raison qui t'échappe, tu ressens le besoin de te justifier. C'est bien la première fois, qu'est-ce qui t'arrive ? « Et... c'est pas ce mec qui m'a fait de l'effet... C'est la douleur quand il a attrapé mon bras, je... je peux pas m'en empêcher. » Tu ne sais pas où tu en trouves le courage, mais tu plantes ton regard dans le sien. Tu as toujours assumé cette partie de toi, enfin ce Alix l'a toujours assumée, et il ne va pas arrêter maintenant.

❖❖ Azarias ❖❖

Ses lèvres cherchent celle d’Alix, il ne pense déjà plus à l'accrochage dans la salle principale. Il plaque un peu durement son amant du soir contre le mur crade des toilettes et reprend le baiser avant de souffler contre ses lèvres pour lui répondre. “Alors ailleurs que là, ces toilettes sont si crades qu’on va sûrement attraper toutes les putains de maladies de ceux passés avant nous.” Mais il ne fit rien pour s’éloigner d’Alix. Il avait faim, faim de lui et de l’avoir contre lui, demandeur, il avait du mal à se reculer. “J’aurais pu l’être si j’avais quelque chose foutre de ces les gens de ce bouge pensent de moi, hors ce n’est pas vraiment le cas.” Il n'avait même rien à faire. Sa cuisse appuya un peu plus fort contre l'entrejambe de son amant, adorant entendre ces gémissements. Il haussa les épaules à la fin de sa phrase et mordit sa lèvre avant de se reculer légèrement, pour reprendre le contrôle de son corps. “Et moi je prends mon pied quand je peux dominer totalement mes partenaires. Et je n'en fais pas tout un plat. Assume ce que tu es Alix. Ce que tu ressens. La façon dont tu prends ton pied et de quelle façon tu jouis, tout le monde s’en branle. Et ceux que ça dérange, ils ne sont pas obligés de coucher avec toi. Viens on se barre. En plus je veux une douche.” Il fondit sur ses lèvres pour clore la conversation avant de le tirer à sa suite.

"Reste dans cet état d’esprit, on va chez moi. L’alcool y est meilleur et on n'aura pas besoin de hurler pour parler.” Et surtout, mais ça il ne le lui avoua pas, il n’y aurait personne avec qui avoir partagé Alix. Il ne serait qu’à lui. Comme une divinité secrète qu’il serait seul à prier et donc le seul croyant à être récompensé. Quand il avait Alix dans les bras, il voulait le garder pour lui, l’attacher à son lit et ne plus jamais le voir à l'extérieur de peur qu’on le lui prenne. Il l’avait repris par la main pour le guider dans la foule. Traversant de nouveau cette mélasse immonde de sueurs et d'autres sécrétions qu’il préférait ne pas connaître. Il récupéra ses affaires aux vestiaires, laissant Alix faire de même avant de le rattraper par le poignet pour le guider hors du bâtiment.  Quand l’air frais lui fouetta le visage il prit une grande inspiration, semblant revivre, ses hallucinations reculant légèrement. Il observa Alix un long moment semblant réfléchir avant qu’un éclair passe dans son regard et qu’il reprenne sa marche. Il s'était garé plus loin, ne voulant pas que sa voiture attire trop les convoitises de la faune locale. Azarias était un Sangsans, il avait donc de l’argent, et même s’il tentait de garder un niveau de vie relativement “normal” pour ne pas trop se démarquer, la voiture c’était un peu… Son orgueil qui ressortait. Et puis, ce n’était pas pareil, c’était un cadeau de son père, on ne refusait jamais un cadeau. “Voilà ! Bordel…” Il observa Alix, ses clés dans sa main avec ses hallucinations… Il ne pourrait pas conduire mais laisser sa porche 718 boxster dans les mains d’Alix… Il fronça le nez et appuya sur le bouton pour ouvrir le bolide et  finit par les lui envoyer, ils n'allaient pas prendre racine ici de toute façon… “Je ne peux pas conduire, je vois.. Des trucs qui dansent devant moi… Mais fais attention. J’y tiens…”


Il prit donc la place du mort légèrement boudeur et posa sa tête contre la vitre côté passager. Observant Alix qui prenait place.  “Prend en soin hein.. Tu ne voudrais pas recevoir la facture des réparations.." En vrai il aurait largement les moyens de les payer lui-même, mais il voulait juste qu’Alix fasse attention et ne fasse pas de folie avec son trésor. Il ouvrit les vitres légèrement, frisonnant dans l’air frais, mais cela lui faisait du bien, il avait besoin de se dégager l’odeur de la fumée et du reste qui lui collait à la peau. “J’espère que tu as le permis… Sinon… Le but c’est d'éviter les obstacles sur la route…” Il s’étira un peu et fit craquer les os de sa nuque et de son dos le regard rivé sur le trottoir à côté de lui, Maman Brigitte dansait sur le trottoir, un poulet noir à la main, avalant du piment rouge… Pourquoi maman Brigitte danserait-elle sur le trottoir ? Bordel, qu’est-ce qu’elle lui avait fait avaler cette idiote… Il se passa une main sur le visage avant de se tourner de façon à pouvoir observer le visage d’Alix, à demi dans la pénombre, seulement éclairée par l’éclairage de ville. “Tu te souviens de mon adresse ? Prends à droite à la prochaine intersection.” Il se pencha un peu, un sourire joueur sur les lèvres et glissa un doigt joueur sur la joue d’Alix. “Tu brilles encore… C’est amusant…” Son doigt suit la courbure de sa mâchoire avant de se glisser dans son cou. “Et si je remplace mon doigt par mes dents, tu pourras toujours te concentrer?” Il se pencha un peu plus pour souffler doucement contre sa peau avant de regarder la route et de revenir rapidement sur son chauffeur. “A gauche la prochaine. Je crois… ”

❖❖ Alix ❖❖

Tu souffles doucement quand Azarias s'écarte de toi et te laisse un peu de répit. Tu te concentres sur sa voix mais il te faut quand même une seconde pour comprendre ses mots. Et il dépose un baiser sur tes lèvres sans te laisser l'occasion de répondre. Tu aimerais. Tu aimerais lui dire que tu te fiches de ce que les autres pensent de toi, que ce n'est pas ça le problème. Que même si le fait que tout le monde autour de vous ait entendu les insultes et insinuations de ce mec n'était pas très agréable, tu es habitué, ce n'est pas la première fois que ça t'arrive et ça ne t'atteint plus. Mais tu as du mal à te l'avouer à toi-même, alors formuler les mots à voix haute serait impossible. Formuler à voix haute que tu t'inquiète réellement de ce qu'il pense de toi. Pas seulement pour ce soir, pas juste pour qu'il ne soit pas en colère que tu te sois éclipsé, mais parce que l'idée qu'il puisse ne pas aimer ce que tu es te déplaît. Non, tu ne te l'avoues pas, ton inconscient s'échine même à repousser ce sentiment le plus loin possible pour que tu puisses continuer à l'ignorer. Parce que tu n'es pas prêt, et que tu ne le seras peut-être jamais.

La décision est prise, la soirée se continuera chez Azarias. Tu le suis du mieux que tu peux alors qu'il t'entraîne hors des toilettes puis hors de la salle. Tu as juste le temps de récupérer ta veste et de l'enfiler qu'il prend à nouveau ta main pour t'emmener dehors. Tu souris, amusé. Tu te retiens de lui dire que tu ne comptes pas t'enfuir, tu as été clair avec ce que tu voulais, mais tu aimes trop sentir ses doigts sur les tiens pour dire quoi que ce soit qui pourrait le faire te lâcher.
L'air frais te donne l'impression de te réveiller de la langueur du club, entre la chaleur, la fumée et le bruit incessant. Et autant tu apprécies cette ambiance, autant tu sais apprécier la sensation de retrouver l'usage complet de tes sens. Tu regardes Az, sentant ses yeux sur toi, et puis brusquement il repart, te remorquant plus loin dans la rue. En voyant sa voiture, tu comprends. Tu comprends qu'il est venu en voiture, tu te demandes alors si c'est une bonne idée qu'il prenne le volant dans son état. Et quand il jure, tu te rends compte qu'il est arrivé à la même conclusion que toi. Non, ce n'est pas une bonne idée.

Tu attrapes les clés qu'il t'envoie et t'installes derrière le volant avec un léger soupir. Il te met en garde, ce qui te fait sourire à nouveau. Monsieur Contrôle n'est pas content de son sort. Tu démarres la voiture. Bon, ça fait quelques années que tu as le permis, tu as même une voiture qui te conduit et  te ramène de l'hôpital tous les jours ou presque, mais c'est bien la première fois que tu es au volant d'un tel bijou. Az a du goût, c'est certain.
Tu te concentres, mine de rien tu n'as pas envie de l'abîmer sa voiture. Non, tu n'as pas envie de recevoir la facture, parce que c'est pas avec ton salaire d'infirmier que tu pourrais te permettre de rembourser ne serait-ce qu'un rétroviseur. Tu lèves les yeux au ciel en lançant un rire clairement forcé. « Oui j'ai le permis. À mon âge, il y a longtemps que je ne prends plus les transports en commun. » Le peu que tu dois les utiliser quand ta voiture est en réparation te conforte dans l'idée qu'une voiture est absolument indispensable.

Tu suis son indication, bien que tu te souviennes à peu près d'où se trouve son logement. Il faut dire que vous habitez le même quartier, même si tu es de l'autre côté... et un peu plus près de ton lieu de travail. Tu frissonnes légèrement en sentant son doigt sur ta joue. C'est vrai, ses hallucinations. Le rire qui t'échappe quand il te taquine n'est plus forcé, mais un peu gêné. « Si tu tiens à ta voiture, je te déconseille d'essayer. » Tu lui jettes un léger regard, profitant d'être arrêté à une intersection, merde, il est si près. Tu franchis la légère distance qui vous sépare pour l'embrasser brièvement, incapable de ne pas le faire. Tu crèves tellement d'envie de lui sauter dessus.
Tu reportes néanmoins ton attention sur la route et repars en direction de chez lui. « Je me souviens de ton adresse, à peu près... même si, comme toi maintenant, je n'étais pas très concentré sur le chemin quand tu m'as emmené chez toi. » Tu ris doucement. Tu n'étais pas concentré, non. Déjà parce que tu avais bien mieux à regarder, et puis ce n'est pas comme si tu t'attendais à devoir t'y rendre toi-même. En réalité, tu ne fais jamais très attention à ce genre de détail.
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Stay calm and keep dancing

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